La semaine du 8 août au 14 août 1999 :
Comme nous gardions un bon souvenir de Frédéric avec lequel nous avions découvert le massif vosgien en 1997 en randonnée, nous étions restés en relation. Depuis 2 ans, il organise des séjours pour aveugles autour de la randonnée dont les destinations sont diverses : les massifs vosgiens, jurassiens, alpins et même de pays étrangers tel que la Norvège ou le Népal. Cette fois ci, nous avons opté pour le massif jurassien côté Suisse appelé le Neuchâtelois. Le point de ralliement était la gare SNCF de Pontarlier situé dans le Doubs.
Depuis Pontarlier, un minibus nous conduisit à Brassus, petite commune suisse située sur le bord du Lac de Joux et au fond de la vallée qui porte le même nom.
Pendant lessept jours de randonnée, nos bagages étaient transportés de gîte en gîte car nous avions choisi un circuit itinérant. Les 130 kilomètres de chemins que nous avions à parcourir nous ont permis de découvrir le Jura suisse limité aux cantons de Vaud et de Neuchâtel, essentiellement constitué de monts qui culminent entre 1400 et 1680 mètres d'altitude. Le panorama offertau sommet des monts était composé d'une multitude de lacsde Neuchâtel, de Lausanne, de Joux, de Saint-Point etc et de toute la vallée de la Joux.
Le groupe était constitué de 8 personnes dont 6 clairvoyantes Martine, Sandrine, Caroline, Michel, Jean-Philippe sans oublier notre guide Frédéric et de nous, Claudine et Michel ainsi que Jessie le chien guide de Claudine.
Comme mise en jambes dès notre arrivée à Brassus situé à 1000 mètres d'altitude le dimanche midi, il nous fallait rejoindre le col de Marchairuz situé à 1450 mètres d'altitude où le premier gîte était situé tout en parcourant 16 kilomètres. Le but descinq jours suivants était de gravir un mont puis d'aller retrouver un gîte ou hôtel dans la vallée. Nous avons donc franchi les monts Tendre, d'Or, Suchet, Chasseron et du creux du Van. Les gîtes d'étapes étaient localisés dans les villages de Charbonnières, Entre les Fourgs, Sainte-Croix et Noiraigue, tous situés entre 700 et 1000 mètres d'altitude. Chaque jour, nous devions franchir entre 600 et 900 mètres de dénivelé et parcourir une moyenne de 20 kilomètres ou 7 heures de marche. Le septième et dernier jour, nous avons remonté les gorges de l'Areuse dont la rivière se jette dans le lac de Neuchâtel.
Pour nous, cette semaine restera inoubliable, grâce à la sympathie de nossix compagnons. Avec eux, nous avons pu parcourir la montagne recouverte de pâturages où le tintement des cloches nous signalait la présence d'innombrables vaches. S'il est vrai que la Suisse est le pays du chocolat, le vin blanc de la région de Neuchâtel est à déguster.
Frédéric, notre guide, a su par son organisation et sa connaissance de notre handicap, nous faire apprécier un séjour en circuit pour lequel, il est vrai, nous étions un peu réticents au départ. Car, prendre ses repères chaque soir dans un nouveau gîte ne nous semblait pas évident, mais là aussi il y avait toujours une bonne volonté pour nous seconder en cas de besoin. Pour un tel séjour, afin d'éviter toute saturation, la composition du groupe était parfaite en ce qui concerne les personnes voyantes ou nonvoyantes.
Claudine Passepont et Michel Michelland