Savoie, Jura, Normandie

Séjour du 10 août au 2 septembre 2001, accompagné de Gaétan, Nelly et Marcel nous avons commencé nos vacances par un séjour à la Féclaz près du mont Revard. Ensuite nous avons prolongé notre périple savoyard par quelques jours à Aix-les-Bains où nous avons été accueillis par Solange avec qui nous avons fété les 87 ans de Léon.
Le vendredi 17 août, nous avons profité de cette journée pour visiter aix les Bains et ses environs grâce à 2 circuits de petits trains touristiques. Le matin était consacré à la ville d’Aix qui compte 26000 habitants, c’est une ville d’eau avec un passé très ancien. Les thermes nationaux accueillent plus de 40000 curistes par an. La Mairie occupe depuis 1860 l’ancien château des marquis d’Aix construit au XVI et XVII,me siècle. Derrière l’Office du Tourisme se trouve le temple gallo-romain dit de Diane qui est classé troisième après celui de Nîmes et de vienne. Il existe également un arc funéraire de Campanus du début de notre ère. On peut remarquer la blanche néoclassique de calcaire des thermes de Pellegrini datant du milieu du XIX,me siècle, en retrait, on aperçoit la seule partie restante et remarquable des anciens thermes royaux construits sur la demande de différents princes de la maison de Savoie à la fin du XVII.me siècle. Notre Dame d’Aix a été réalisée par l’architecte BERTIN en 1900. Deux petits savoyards nous accueillent devant le musée Faure qui abrite dans cette villa de Chimère nom donné par la frise peinte sur la toiture. Le musée Faure est ouvert depuis 1949 il renferme des peintures et sculptures du XIX.me et début du XX.me siècle. Il contient l’une des plus belles collections publiques du sculpteur Rodin et on peut y admirer la chambre de Lamartine. A travers le foisonnement de la végétation du parc, on aperçoit l’un des sept palaces où logeaient les grands de ce monde venus goûter à aix les plaisirs de la ville d’eau pendant la belle époque. Tous les quinze jours les 7 palaces et le casino sont ouverts à la visite organisée par l’association au fil de l’eau.En amont des anciens thermes la nouveauté thermale de l’an 2000, les thermes Chevalet configurent les thermes du 3.me millénaire par leur technique de pointe et leur architecture. Les anciens et nouveaux thermes nationaux constituent la référence nationale tant au point de l’organisation thérapeutique que la personnalisation et la qualité des soins. Une galerie nous amène au griffon, point de résurgence thermale où l’eau jaillit à 46 degrés. L’hôpital de la reine Hortense reçoit les malades grands handicapés par lequel ils ont un accès direct avec aux thermes. On peut découvrir l’établissement thermal de 1934 très représentatif dans son architecture du style art-déco. Place des thermes est située le parc de verdure qui était autrefois le parc du château des marquis d’Aix, il a été depuis 1860 réaménagé en parc qui contient aujourd’hui de nombreuses et belles essences d’arbres. Un bel hôtel de 1850 construit par Pellegrini est situé près du parc du casino derrière lequel on aperçoit le parc hôtel.On peut remarquer la belle façade colorée du casino grand cercle du début du XX.me siècle, c’est un des plus beaux casinos de France restauré dans sa splendeur belle époque.La gare SNCF a une grande importance dans cette ville d’eau, où l’arrivée du chemin de fer a favorisé le développement économique dès le milieu du XIX.me siècle. Deux fois par semaines est organisé un marché le mercredi et le samedi matin où l’on trouve tous les produits régionaux. Un petit square est le seul vestige qui reste de l’ancien promenoir aménagé à la fin du XVIII.me siècle qui se situait à l’époque en dehors de la ville. Ce lieu offrait ombre et fraîcheur aux buveurs d’eau. La rue de Genève est la rue commerçante de la ville actuelle, elle était située à l’extérieur des remparts. La rue Victoria ce nom lui a été donné en l’honneur de la plus prestigieuse touriste de la ville d’Aix, qui dans les années 1880 logeait à l’hôtel de l’Europe. L’avenue de Verdun est l’artère la plus fleurie de la ville grâce aux 80 jardiniers municipaux, qui ont permis à Aix d’obtenir les plus hautes récompenses au niveau national ou international, puisqu’en 1992 Aix a reçu le premier prix du fleurissement des villes européennes.
Cascades du Hérisson
L’après-midi nous avons pris place dans le petit train touristique qui nous a conduit au bord du lac. Auparavant le train venait de Saint-jean de Maurienne vers la France en passant par Culoz, cette ligne était exploitée par la compagnie Victor Emmanuel avant de devenir la propriété de TLM après le rattachement de la Savoie à la France en 1860. L’extension de la ville actuelle se fait en direction du port, et du lac. Le petit port était appelé port aux filles, les filles étant le nom des embarcations à fond plat qui remontaient les marchandises dont le sel depuis la méditerranée. Le lac du Bourgey est le plus grand lac naturel de France, il s’étend sur 18 kilomètres de long et 3,6 kilomètres sur sa plus grande largeur pour une superficie de 45 kilomètres carrés. Sa profondeur maximum est de 120 mètres et il est situé à 262 mètres d’altitude. Sa côte ouest a conservé son aspect sauvage avec la montagne du Chat extrême pointe sud du massif jurassien qui culmine à 1500 mètres d’altitude. C’est un lac unique et très particulier il est relié au Rhône par le canal naturel de Ravière ce qui en fait un affluent du Rhône. Une promenade qui date d’entre les deux guerres est très appréciée de tous de 2 à 102 ans. Nous avons traversé une rivière qui alimente le lac, le grand port a été aménagé au XIX.me siècle afin de recevoir le trafic des premiers bateaux à vapeur qui amenaient quotidiennement les voyageurs depuis Lyon à la belle saison. Le quartier du grand port est en pleine expansion les 700 bateaux prouvent que le lac est devenu une base de loisirs très importante. On a creusé des marinas dont la dernière est constituée de logements et d’un hôtel. Un club nautique datant du XIX.me siècle a été créé par les Anglais vivants très nombreux à cette époque à Aix. Une cité de l’entreprise a été construite où sont implantées plusieurs sociétés privées ainsi que le centre de formation de la CCI. Un aquarium ou maison du lac abrite toute la faune, la flore et la vie du lac. Il faut savoir que le lac est très poissonneux on y dénombre 34 espèces qui y vivent sur les 42 répertoriées en France.On peut apercevoir la falaise du Regard qui surplombe la ville d’Aix, avec ses 1500 mètres d’altitude qui au début de notre siècle sur son plateau était installée une des premières stations de ski alpin, aujourd’hui c’est le domaine des fondeurs qui jouissent de plus de 150 kilomètres de pistes de ski nordique.
Le samedi 18 août, après le déjeuner pris à l’hôtel Beaulieu, nous avons pris la direction d’andelot par le train via bourg en Bresse et Mouchard. A Mouchard nous avons retrouvé Madjid et par le fait du hasard Thierry notre guide jurassien.Arrivés à Andelot où Noël nous a accueilli avec la propriétaire de l’auberge le Comtois qui nous a conduit à Pont-d’Héry village dans lequel était situé notre nouvel hébergement.
Le dimanche 19 août, le matin nous avons pris la direction du centre médical de la Grange sous le Mont puis du village d’Arèche afin de parcourir 7 kilomètres pour nous remettre en jambes. L’après-midi nous avons décidé de rejoindre Salins les Bains en passant par Fonteny, Chaux de Champagny, Champagny avant de rejoindre la nationale qui mène à Salins. La portion de nationale est très désagréable, Salins est une ville très encaissée située à 300 mètres d’altitude, surplombée par le Mont-Poupet qui culmine à 950 mètres et le plateau d’Andelot qui avoisine les 650 mètres d’altitude. L’activité économique decette bourgade est essentiellement axée sur le thermalisme et son environnement hôtel et casino. * Jusqu’au début des années 1960 on a extrait le sel gemme, ce travail était effectué par des saliniers qui faisaient chauffer l’eau saumâtre afin d’en prélever la précieuse substance. La Franche Comté doit beaucoup au sel et son essor économique en a toujours été lié. Salins les Bains était également renommé par ses faïenceries et poteries, ces activités sont en déclin et aujourd’hui la ville est économiquement sinistrée.A 15 kilomètres de Salins se trouvent les salines royales d’Arc et Senans, situées au coeur de la forêt de Chaux. Comme nous avions parcouru 11 kilomètres depuis notre auberge, nous avons décidé de faire le retour en taxi. Devant l’impossibilité d’obtenir un taxi, nous avons donc sollicité un jeune qui consommait à une terrasse de café de nous transporter. Dans une ambiance de musique techno et assourdissante, notre pilote d’occasion nous a conduit à Pont-d’Héry à bord de sa 206 turbo à plus de 150 kilomètres heure. Vu notre stress nous lui avons demandé soit de ralentir ou de nous déposer sur le bord de la route, il prit conscience de notre peur et nous ramena à bon port à une vitesse convenable.
Le lundi 20 août, nous avons pris la direction de Champagnole située à 15 kilomètres de notre auberge puis nous avons garé la voiture près de Frasnois. Thierry avait décidé de nous faire randonner dans la région des 4 lacs. En premier nous avons longé le lac du petit Maclu situé au pied du Pic de l’Aigle qui culmine à 950 mètres d’altitude. C’est un lac privé où une belle demeure est construite sur la rive opposée, l’endroit est très humide c’est le paradis de la mousse, du lichen, des airelles et des fraises des bois. Les essences d’arbres qui constitue la forêt est le charme, l’érable et ses feuilles à cinq lobes, le frêne dont les feuilles à 13 folioles sont très appréciées par les chevaux comme aliment de complément, l'hêtre est appelé foyard qui signifie foyer ou fuego. La forêt jurassienne a été composée essentiellement de hêtres mais jusqu’à la fin du XiX.me siècle ils ont presque tous disparus car la métallurgie et les salines les utilisaient beaucoup comme bois de chauffe. Le village de Frasnois tire d’ailleurs son nom de frêne d’où la preuve que cette région était boisée en partie par cette essence d’arbre. Nous avons rencontré des fourmilières de fourmis rousses qui atteignaient plus de 2 mètres de haut et placées sous des arbres, les fourmis vont un incessant va et vient de la fourmilière à l’arbre pour aller chercher leur nourriture le miela déposé sur les feuilles par les pucerons. Ensuite nous avons contourné le lac du grand Maclu où son eau claire devenait laiteuse après les plongeons de Jessie qui avaient pour conséquence de faire remonter la marne qui est déposé au fond du lac. Enfin nous avons atteint le lac d’Ylet ou de la grande Motte car en son centre est située une île qui au IX.me siècle avait été construit un prieuré, relié à la berge par un chemin qui est actuellement submergé. Après le hameau d’Ylet nous avons pris le repas au saut Girard qui est une des sept chutes qui constituent les cascades du Hérisson. L’une d’entre elles appelée saut Lacuson qui cachait une grotte où était réfugié l’un des derniers comtois opposés aux français nommé Lacuson. La première chute est située à 740 mètres d’altitude et après un parcours de 3,6 kilomètres de long les cascades se terminent à 550 mètres d’altitude en s’élargissant avant de se jeter dans le lac de Chalain. Pendant le repas nous avons appris que Hery venait du celte est signifiait eau d’où Hérisson ou Pont-d’Héry, le terme chaux signifie partie de forêt déboisée et que bief est une dérivation d’eau le long d’une rivière ou torrent afin d’amener la force hydraulique pour faire tourner la roue des moulins où actionner les machines dans une forge beaucoup de noms de villages du massif jurassien se termine par bief Métabief, Dombief etc. Tout au long de la cascade on peut découvrir les vestiges d’anciens moulin, forge ou tournerie. Après avoir essuyé un bon orage nous nous sommes rendus au hameau appelé la Fromagerie dans lequel est installé un magasin où l’on trouve toutes sortes d’objets en bois. Une fois l’orage terminé nous avons rejoint le village de Frasnois où toutes les maisons sont fleuries de géraniums, la plupart des fermes sont restaurées en maisons d’habitation mais gardent encore les 3 parties distinctes des fermes du haut Jura la grange, l'écurie et l'habitation. Les murs de ces anciennes fermes sont en pierre, seul le haut de la grange est confectionné en bois afin de favoriser le séchage du fourrage, les façades situées au sud-ouest sont garanties par des tôles afin de les préserver de l’humidité. Auparavant la toiture et les façades exposées à la pluie étaient recouvertes de tuiles en épicéa. Ensuite nous sommes descendus au petit hameau de Narlet où se situe le dernier lac, Sur la place est exposé un chaudron en cuivre ayant servi à la fabrication du comté, il est planté de magnifiques géraniums. A travers des pâtures et des troupeaux de vaches nous avons parcouru les contours du dernier lac de la journée appelé lac de Narlet. Sur le flanc de la colline est installé un camping qui bénéficie d’une base nautique. Le bord du lac est constitué d’arbres différents noisetiers, sapins et épicéas, c’est le royaume du serpolet, de la menthe et des mûriers. La faune de la région des lacs est limitée aux chevreuils, aux chamois et aux renards. Ces lacs sont de l’époque glaciaire ils se déversent l’un dans l’autre, le premier est situé à 740 mètres d’altitude et le lac de Narlet est à 700 mètres d’altitude, ils ont une longueur de 400 à 1200 mètres pour une largeur qui varie de 200 à 400 mètres. La plus grande profondeur est de 70 mètres pour une moyenne de 40mètres. Iles sont pour la plupart en longueur sauf celui de Narlet qui est en forme ronde, i est situé dans une combe qui rappelle les lacs des volcans d’Auvergne. Après avoir remonté une forêt nous avons rejoint la route qui nous a ramené à notre point de départ où le podomètre indiquait 15 kilomètres. Au cours de cette randonnée nous avons pu voir que la Franche Comté avait été très liée au sel d’où sa puissance et richesse tant convoitées par la France. Au XIV.me Jean de Chalon très habile philanthrope n’hésita pas à échanger son comté de Bourgogne contre le contrôle du sel francomtois et s’installa à Nozeroy. Devant la richesse dégagée par le commerce du sel, il octroya aux saliniers qui mourraient très jeunes et aux paysans le droit de couper le bois et le droit de pâturage. Salins les bains était le fleuron de cette époque, Chateau-Chalon était une des forteresses de la dynastie de Chalon. Jean de Chalon dit Jean l’antique octroya d’autres privilèges dont le droit de coopérer d’où la naissance des coopératives ou fruitières qui mettaient en commun l’emploi d’un fromager qui affinait le fromage des paysans d’un village. Si un salinier soustrayait du sel de son labeur il était frappé d’une amende puis en cas de récidive rouet de coups puis pendu, d’ailleurs une potence était toujours mise en évidence dans la saline. La révolution de 1789 légalisa en quelque sorte les avantages dont bénéficiaient les francomtois grâce au sel. Le mardi 21 août, le matin nous avons marché sur les petites routes autour de Pont-d’Héry en parcourant 10 kilomètres. Nous avons pris la direction de l’ancienne gare désaffectée de Pont-d’Héry puis le village de Chaux Champagny afin de rejoindre la longue descente qui nous a amené à la grande route que nous avons traversée. Ensuite nous sommes remontés par le village de Fonteny par une petite route qui longe la rivière la Furieuse qui alimente sur son passage une papeterie, une forge et une scierie qui utilise la force hydraulique comme énergie. Plusieurs bassins en pierre recouverte de mousse dans lesquels Jessie se rafraîchissait ornés cette petite route champêtre. Nous avons rejoint notre auberge en passant devant une fabrique de chalets. L’après-midi nous avons pris la direction de la forêt de la Joux, Joux signifie colline boisée. Notre Point de départ est Chapois qui possède un beau lavoir situé à 3 kilomètres d’Andelot à la lisière de la forêt. Il faut savoir que les 2 tiers du Jura sont recouverts de forêt, une route touristique traverse la forêt de la Joux sur 21 kilomètres de Levier à Champagnole. Après avoir gravi une petite route forestière, nous avons pu apercevoir depuis un belvédère un panorama de la région de Chapois. Dans cette forêt on y rencontre des hêtres, des érables, des épicéas et leur cime pointu et des sapins avec leur bouquet qui culmine pour certains à plus de 40 mètres. La différence qui il y a entre l’épicéa et le sapin à propos de leurs aiguilles celles de l’épicéa forment une brosse ronde, celles du sapin sont disposées en peignes avec des dents de chaque côté qui ne tombent pas. Tout en sillonnant la forêt nous avons rencontré les maisons forestières: les trois sapins, la bonne Garde située dans une immense chaux où est établi une exploitation agricole, la Marine autour de laquelle on prélevait d’immense sapin plus résistant que l’épicéa afin de débiter des mâts de bateaux. La forêt est traversée par la ligne SNCF où circule le TGV qui relie Paris à Zurich via Neuchâtel. Au IX.me siècle les premiers habitants de la forêt ont été des ermites et quelques communautés religieuses, à partir du XII.me siècle les habitants des villes fuyants la famine et les épidémies s’installèrent dans cette forêt pour y déboiser afin de créer des chaux afin de pratiquer l’agriculture. Nous avons terminé notre ballade à la maison forestière du chevreuil qui pendant la première guerre mondiale a hébergé des bûcherons canadiens pour abattre les arbres servant à confectionner les pieux consolidant les tranchées de nos poilus. Cette maison forestière est aujourd’hui transformée en bar restaurant estival. Cette forêt foisonne de gros gibiers chevreuils, cerfs et Sangliers. La forêt de la Joux est domaniale elle est gérée par l’Onf qui possède un institut à Chapois qui conserve les graines pour sauvegarder les essences actuelles à 120 ans durée de croissance d’un sapin. Les personnes qui récupèrent les graines en faisant tomber de la cime des sapins les pommes de pins sont appelées les écureuils. Chaque village de la forêt de la Joux à son sapin président qui est vénéré et lors de son abattage tout un cérémonial lui est conféré. Le mercredi 22 août, après avoir pris le petit déjeuner et remercié notre aubergiste que nous quittions pour un gîte de France situé à Andelot. Nous avons pris la direction d’Arbois en passant par Chilly, Mesnay puis les Planches afin d’accéder à la reculée des planches. Une reculée est la fin d’une vallée terminée par une paroi sous laquelle jaillit de l’eau, la paroi est creusée par l’érosion due aux effets du gel. Nous avons traversé le village des planches sillonné par la petit Cuisance et la Cuisance qui forment de petites îles suivant leurs méandres. Nous avons emprunté un petit chemin goudronné qui passe devant le cimetière etnous avons commencé notre Ascension. Ensuite nous avons gravi la colline boisée de feuillus frênes, érables et charmilles par un sentier abrupt car nous devions passer de 339 mètres à 550 mètres d’altitude. Au cours de notre montée nous avons aperçu un chamois qui traversait le sentier, c’est un endroit qu’il apprécie car le terrain est pentu et boisé. Enfin nous sommes parvenus au belvédère de la Châtelaine où nous avons pique-niqué. Depuis cet endroit on découvre la paroi avec ses corniches refuge des grands corbeaux et faucons, sur une avancée plus importante avait été au XIV.me siècle édifié par Jean de Chalon un château afin de superviser l’horizon actuellement il ne reste que des ruines. On surplombe la cuisance, le village des Planches, Mesnay, Arbois et son vignoble ainsi que la Bresse jurassienne jusqu’à Dole. Le village de la Châtelaine doit son nom au château du XIV.me. Après avoir traversé ce village nous avons traversé le jardin du château actuel nommé Artois, en passant par une corniche nous avons rejoint le belvédère du fer à Cheval qui surplombe la petite Cuisance qui offre un autre panorama sur la région d’Arbois et la route qui serpente à travers la colline. Avant de redescendre nous sommes allés nous désaltérer au bar du fer à Cheval. Pour le retour nous avons emprunté l’ancien chemin muletier, unique voie d’accès entre la plaine et le premier plateau avant que la route existe. Ce chemin serpente dans la forêt, sur certaines pierres ont peut encore voir l’empreinte des roues de charrois et par endroit le chemin a dû être creusé dans la roche. Arrivés aux Planches nous avons été à la cascade de la Tuffe endroit où la petite Cuisance sort de la paroi. La tuffe est un agglomérat de calcaire et de mousse qui forme une pierre d’aspect blanc, friable et légère mais très résistant car à Arbois on peut voir des linteaux de fenêtres et de portes taillés dans cette pierre. Ensuite nous avons pris la direction de la grotte des planches d’où jaillit la Cuisance, après un pot bien mérité nous avons repris la voiture pour rejoindre Arbois. A travers le vignoble nous avons traversé Mesnay et aperçu Pupillin. Deux vins du Jura sont célèbres dans le monde entier le vin jaune qui est un savagnin que l’on cultive pendant 6 ans Et 3 mois en fût de Chêne, le vin de paille qui provient de raisin séché pendant 3 mois sur de la paille puis pressé. Arbois est une ville de 4000 habitants qui est très fréquenté car si Dole est la ville natale de Pasteur où il vécut de 1822 à 1827, il résida à Arbois où ses parents étaient tanneurs au bord de la Cuisance. C’est à Arbois qu’il fit ses premières expériences, c’est aussi près de Salins au Mont Poupet qu’il démontra que le froid favorisait la conservation des aliments. Après avoir fait quelques emplettes, nous nous sommes dirigés à andelot où était notre gîte, c’est un ancien hôtel transformé en table d’hôte et tenu par la famille Bourgeois, pendant cette journée nous avions parcouru 14 kilomètres. Le jeudi 23 août, le matin nous avons fait un aller et retour à la gare d’Andelot pour nous dégourdir les jambes ce qui faisait 4 kilomètres, le midi nous avons casse-croûté dans le jardin de notre gîte à ‘ombre d’un tilleul. L’après-midi nous avons pris la direction d’Ardon et après avoir rejoint la route qui mène de Lons-le-Saunier à Champagnole, nous avons garé la voiture près de la centrale électrique qui se trouve sur la rivière Lanfillon. Pour cette randonnée Thierry était accompagnée de son amie Florence, le but de notre sortie est de contourner le montSaugeon. Nous avons longé la rivière Langillon par un chemin dont les bords étaient le royaume des mûriers et des prèles, la prèles est une plante préhistorique très grande et qui ne fleurie pas elle se reproduit par des spores tel que le roseau. Le chemin parcourt une forêt de feuillus qui surplombe la rivière, puis sur la gauche nous avons pris un sentier qui nous a conduit à la confluence de Langillon et de l’Ain. Arrivés sur une petite plage de galets, nous avons pris un bain de pieds. A cet endroit Madji a pu traverser les 2 rivières à pied, pendant que Jessie s’éclatait en remontant le courant. Nous avons découvert des coquillages fossilisés incrustés sur les pierres. Nous avons repris le chemin qui à travers des prairies nous a conduit au hameau de Pratz puis au village de Crotenay. Ensuite nous avons grimpé dans une forêt qui nous conduit dans une zone cultivée à proximité de la route de Lons à Champagnole. Afin d’éviter la circulation nous avons emprunté l’ancienne voie du tacot qui menait de Lons à Foncine le Haut, puis arrivés à un petit viaduc le tout du Mont Saugeon était terminé et le podomètre indiquait 11 kilomètres. Après avoir pris l’apéritif à Chapois chez Florence et Thierry que nous avons quitté après ces 4 randonnées toutes différentes et à notre mesure ce qui n’est pas si facile quand on ne connaît pas notre handicap. Le vendredi 24 août avec Madjid nous sommes allés à Saint-Claude avec la micheline qui emprunte une voie où les tunnels et viaducs se succèdent tout au long des 72 kilomètres du trajet que l’on effectue en une heure 30 minutes. Nous sommes passés à Champagnole principale ville du premier plateau, Chaux Crotenay qui dessert la région des lacs, Saint-Laurent-en-Grandvaux 2000 habitants un des villages les plus froids de France où Napoléon puisa dans ses hommes pour la campagne de Russie, Morbier village qui compte un bon nombre de médaillés de ski de fond et dans lequel on fabrique le fromage qui porte son nom, Morez 6000 habitants à 739 mètres d’altitude qui est la capitale de la lunetterie et enfin Sait-Claude 13000 habitants sous-préfecture du Jura à une altitude variant entre 450 et 550 Mètres. Saint-Claude est traversée par la vienne enjambée par plusieurs ponts de 100 à 150 mètres de long et de 50 mètres de haut. La gare SNCF se trouve d’un côté de la Bienne et la ville sur la rive opposée. C’est un pôle économique intense, on y travaille les matières plastiques, aluminium, la mécanique de précision et la tournerie. Saint-Claude est plus réputée dans le monde entier par la fabrication de la pipe et la taille des pierres précieuses dont le diamant, ces activités se fondent dans l’histoire et la tradition locale. Cinq ponts enjambent la Bienne le Grand Pont 1939 qui remplaça l’ancien pont suspendu de 1845, le Pont du Faubourg 1910, le Pont Central 1910 construit par une société privée qui voulait créer un lotissement dans le quartier de la gare mais ne vit jamais le jour ce pont resta payant jusqu’en 1961 date à laquelle la Mairie l’a acquis, le Pont de Pierre 1860 et le plus ancien le Pont d’Avignon du XVIII.me construit par les moines pontife de Saint-BénéZel identique à celui d’Avignon dans le Vaucluse. En direction de la cathédrale depuis l’Office du tourisme on aperçoit la montée Saint-Romain avec sa fontaine en escalier sont surprenants en trompe l’œil. La place du château où au XIV.me siècle Jean de Chalon avait construit un Château détruit en 1481, sur cette place était situé l’ancien hôtel de ville construit en 1681. Au fond de la place Louis XIII est situé un belvédère construit sur les anciens remparts d’où on découvre l’ensemble de la ville. La place de la Balle où fut édifiée l’église Saint-Claude détruite en 1750, à son emplacement on est construit la halle aux grains qui est devenue le marché couvert. La rue Mercière était l’artère commerçante jusqu’au XIX.me siècle. Le musée de la pipe qui renferme une importante collection de pipes et de pierres précieuses, dans la salle capitulaire est intronisé chaque année le meilleur fumeur de pipe français. A proximité du musée se trouvent des arcades où sont installés des magasins de souvenirs. Puis nous avons visité la cathédrale Saint-Pierre du XIII.me siècle fortifiée pour servir de refuge aux habitants en cas d’attaque. A l’intérieur des Statues représentant les personnages de la vie quotidienne furent brûlées en 1983 et restaurées au cours de ces dernières années. Le retable du XVI.me siècle est un chef d’œuvre de l’école renaissance italienne. Dans le jardin public se trouve le monument de la révolution de 1789 édifié en 1889 pour le centenaire de celle-ci. Le faubourg Marcel ancien quartier dans lequel sont implantés beaucoup d’ateliers d’artisans qui fabriquent des pipes. En remontant rue de la Poya place des Carmes se trouve la chapelle d’un ordre religieux espagnol. Les biefs qui alimentent les nombreuses usines qui longent la Bienne sont appelés arrivoirs. Saint-Claude est enclavée dans une cuvette surmontée par le Mont Bayard et la forêt d’Avignon. A l’entrée du parc du Cruchet est situé le monument commémoratif de la première guerre mondiale et la statue de Voltaire défenseur des serfs du Jura a été inaugurée en 1998 par Catherine TRAUTMANN Ministre de la culture et Francis LAHAUT Maire de Saint-Claude, elle remplace la statue de 1887 enlevée en 1942 par le gouvernement de Vichy pour récupérer le bronze. Nous avons rejoint la place du 9 avril 1944 pour atteindre les bustes de voltaire et de Cristin 1741-1799 avocat sanclaudien qui s’opposa à la main forte servitude qui soumettait les habitants du haut Jura à l’abbaye de Saint-Claude et qui fut aboli en 1789. Dans cette lutte Cristin avait obtenu le soutien de voltaire résidant à Fernay dans l’AIN. Ensuite nous sommes passés devant la plus grosse pipe du monde, un monument commémore les 309 habitants de Saint-Claude arrêtés par les Allemands et envoyés dans les camps de concentration. Nous nous sommes dirigés vers la rue du Pré très animée où se trouve la Mairie. La visite se termine à cet endroit, nous avons pris le déjeuner puis nous avons rendu visite à Francis LAHAUT à la caisse D’épargne. En fin d’après-midi nous avons rejoint Andelot par la micheline. Le soir après le repas nous avons visité l’église d’Andelot qui est ouverte la nuit, elle date de 1690 on peut y consulter tous les noms des curés qui on officiés à Andelot depuis le milieu du XIX.me siècle. Le samedi 25 août nous sommes partis pour Dole où nous avons quitté Madjid. Après ces deux semaines bien remplies nous avons rendu visite à la famille à dole, Vilette les Dole, authume, Landon et Auxonne. Le mercredi 29 août direction les Ulis et le jeudi 30 séjour à Yquebeuf jusqu’au dimanche 2 septembre retour à Montpellier. Depuis notre chalet de la Féclaz, à l’hôtel Beaulieu qui rappelait le cadre d’un palace du début du siècle nous avons pu déguster le reblochon. De l’auberge le Comtois où nous avons découvert les mets francomtois dans un cadre de ferme rénovée, au gîte d’andelot qui rappelait les petits hôtels de province où le commissaire Maigret élucidait ses affaires criminelles où nous avons goûté à tous les fromages de la région et plus particulièrement la cancoillotte. A la fin de notre semaine familiale nous avons conclu nos vacances par une méga fête où nous avons pu apprécier le succulent Neuchâtel. La famille sera toujours la famille, il faut saluer toute la disponibilité et la gentillesse de nos hôteliers et aubergistes. Enfin que dire de Madjid qui est toujours égal à lui-même et bravo à Thierry qui a su grâce à sa culture locale et sa passion pour la nature nous faire découvrir la belle région du Jura. Claudine Passepont et Michel Michelland