Afrique du Sud

Séjour en Afrique du sud du 1 au 15 novembre 2002 Présentation de l’Afrique du Sud: La République d'Afrique du Sud (1 127 000 km2) se place aux marges de l'Afrique noire, tant par sa situation géographique australe que par une économie développée à l'échelle africaine, et surtout par les effets persistants d'une organisation sociale fondée sur la ségrégation raciale, l'apartheid – «développement séparé» – qui a longtemps assis l'autorité d'un pouvoir issu de la minorité blanche : le changement politique est trop récent pour que cette construction économique et sociale, mais aussi géographique, soit effacée. Géographie physique Située presque entièrement au sud du tropique du Capricorne, l'Afrique du Sud est bordée par l'océan Indien, à l'est, et par l'océan Atlantique le long de sa façade occidentale. Elle jouxte la Namibie, le Botswana, le Zimbabwe, le Mozambique et le Swaziland, au nord, et encercle complètement le Lesotho. Du fleuve Limpopo, qui sert de frontière avec le Botswana et le Zimbabwe, au cap des Aiguilles, l'Afrique du Sud présente une grande diversité écologique. De vastes plateaux intérieurs sont séparés des plaines côtières par un grand escarpement, particulièrement vigoureux dans l'Est. Relief Le littoral sud-africain s'étend sur 2 955 km. À l'Est, il est dominé par le «Grand Escarpement», et formé de plaines étroites et de collines de piémont assez découpées. À l'ouest, les zones planes s'élargissent en glacis. Au Sud, en raison de la direction ouest-est des chaînes appalachiennes du Cap, où alternent crêtes de quartzites et dépressions dans les marnes, le littoral est particulièrement découpé en caps et baies. Le Drakensberg, le massif le plus élevé, domine la côte orientale. Enneigé en hiver, il culmine à plus de 3200 m près de la frontière du Lesotho. Ses bordures escarpées séparent les plaines côtières du Natal des plateaux intérieurs du haut Veld qui recèlent la plus grande partie des richesses minérales de l'Afrique du Sud. Afrique du Sud : Blyde River Canyon, dans le Drakensberg Le Grand Karroo, large bassin semi-aride composé d'aplanissements dans le socle cristallin dominés par des reliefs résiduels et de mesas (plateaux basaltiques), sépare les chaînes du Cap du Drakensberg. Au nord-ouest, la frontière avec le Botswana traverse la partie méridionale du désert du Kalahari. Climat et végétation La région du Cap connaît un climat méditerranéen, à pluies d'hiver, propice au vignoble et aux vergers, qui la distingue nettement du reste du pays où les rythmes climatiques sont tropicaux, à pluies d'été. Grâce aux pluies orographiques provoquées par le Grand Escarpement, la côte du Natal se distingue par une pluviométrie honorable (plus de 1 000 mm), tandis que le reste des régions tropicales est marqué par l'aridité, qui s'accentue régulièrement vers l'ouest: il tombe moins de 200 mm dans le Namaqualand, partie septentrionale de la province du Cap occidental. Soixante-cinq pour cent du territoire national reçoivent moins de 500 mm par an. L'approvisionnement en eau est un grand problème pour l'agriculture, mais surtout pour les régions urbaines et industrielles de l'intérieur. La latitude (le tropique passe dans l'extrême nord du pays) et l'altitude expliquent la fraîcheur des températures d'hiver hors des régions côtières: les températures moyennes annuelles s'échelonnent de 23 °C au nord à 12 °C dans les régions méridionales et orientales et une grande partie du pays connaît plus de 60 jours de gel. Le Nord, à moins de 1 500 m d'altitude, est couvert d'une végétation de savane, qui a aussi remplacé la forêt tropicale sur la façade orientale. Dans la partie orientale du plateau central, quand la pluviométrie est supérieure à 500 mm dominent les prairies, plus hautes dans les parties les mieux arrosées (sour veld), plus basses à l'ouest (sweet veld). À moins de 500 mm de pluies, on passe aux formations végétales dites du Karroo, une brousse épineuse, qui s'étend en raison du surpâturage, et dans l'extrême ouest à une végétation désertique où dominent les plantes succulentes.

L'immédiate région du Cap est pour l'essentiel couverte de maquis méditerranéens. La faune sud-africaine est riche et diversifiée. Les réserves animalières, tels le Kruger National Park, le Hluhluwe et le Mkuze, abritent éléphants, rhinocéros, girafes, zèbres, antilopes, ainsi que d'innombrables espèces d'oiseaux et de serpents. Hydrographie Aucun fleuve sud-africain n'est navigable. Les bassins de l'Orange et de ses principaux affluents, le Vaal et le Caledon, couvrent la plus grande partie du plateau intérieur. Les fleuves du versant oriental sont courts et donc médiocrement et irrégulièrement alimentés. La rareté de l'eau a conduit à la réalisation de grands aménagements. À partir de 1948 est entamé l'aménagement du bassin de l'Orange, permettant d'irriguer des terres dans le Moyen Veld et de détourner une part des eaux au-delà de la ligne de partage vers les plantations d'agrumes de la Great Fish et de la Sundays, aux bassins trop étroits. Plus importants encore sont les travaux en cours: les eaux du Haut Lesotho sont détournées pour alimenter la grande région urbaine industrielle et agricole du Rand. Population Avant l'abolition de l'apartheid, la législation sud-africaine identifiait quatre groupes raciaux: les Noirs, de langue bantoue (75,2 % de la population), les Blancs (13,2 %), les Métis (8,9 %) et les Asiatiques (2,7 %) [1995]. Le gouvernement sud-africain reconnaissait l'existence de dix nations noires, définies en termes ethno-linguistiques; il avait attribué à chacune un bantoustan, ou homeland. Les Blancs, citadins à près de 90 %, ont, jusqu'en 1994, dominé les institutions politiques et tiennent encore l'économie. Ils se divisent en deux groupes majeurs. Les plus nombreux sont les Afrikaners (60 %), descendants des colons hollandais et des huguenots français installés au Cap au XVIIe siècle, mais aussi, dans une forte proportion de protestants allemands. Le groupe anglophone (34 %) est issu de colons britanniques dont l'implantation commença au début du XIXe siècle. L'origine des métis (Coloureds) remonte au XVIIe siècle, par métissage d'Européens, d'indigènes bushmen (Khoi et San) et d'Asiatiques, notamment malais. Les différences physiques avec les Blancs ne sont pas toujours évidentes et la classification des Coloureds au temps de l'apartheid a provoqué bien des drames. Les Coloureds vivent pour la plupart dans l'ouest de la province du Cap et forment le groupe ethnique le plus important de Capetown. Les Indiens sont concentrés dans la province du Natal. La majorité d'entre eux occupent des emplois dans le commerce, l'industrie et la finance. Johannesburg, Port Elizabeth et Durban abritent en outre de petites communautés chinoises. Le taux de croissance de la population sud-africaine, encore proche de celui des pays en voie de développement, est une moyenne qui masque des situations disparates: la croissance est vigoureuse chez les Noirs (2,9 %), faible chez les Blancs (0,8 %). L'Afrique du Sud rassemble 42,6 millions d'habitants [estimation 1999] et connaît un taux d'urbanisation élevé (60,1 %). Cependant, il demeure incertain, car, en quittant les homelands pour chercher un emploi dans les villes, les Noirs, ne trouvant plus place dans les townships, agglomérations construites pour eux à distance des villes blanches, sont venus grossir les bidonvilles et les campements illégaux, tel celui de Crossroads, dans la banlieue de Capetown. Un grand ensemble urbain, centré sur l'activité minière et l'industrie, PWV (Prétoria-Witwatersrand-Vereeniging), groupe sur un quadrilatère de 80 km sur 100 au moins 7 millions de citadins, avec notamment les villes de Pretoria, capitale gouvernementale (plus d'1 million h.) [1995], et Johannesburg (5,5 millions h. en 1995), capitale économique. Les autres grandes villes sont côtières. Capetown, qui est resté le siège du Parlement, n'est plus que le second port du pays, dépassé par Durban, capitale du Kwazulu-Natal et principal débouché du Rand industriel et minier. Au sud-est, East London et Port Elizabeth sont des ports et des villes industrielles plus isolés et moins dynamiques. Économie La découverte de diamants près de Kimberley, dans la province britannique du Cap, en 1867, et d'or dans le Witwatersrand, en 1885, dans la république boer indépendante du Transvaal contribua à constituer l'Afrique du Sud et à transformer un pays d'agriculteurs, Blancs ou Noirs, en un État industriel moderne, gouverné jusqu'en 1994 par une minorité blanche, mais dépendant du travail des Noirs. Agriculture et pêche En dépit de la surface limitée de terres arables (12 % de la superficie totale), l'Afrique du Sud est quasi autonome sur le plan alimentaire. Cette situation est néanmoins extrêmement contrastée: à l'agriculture commerciale des «terres blanches», jusque récemment fortement subventionnée, s'oppose une agriculture de subsistance à base de maïs dans les homelands, trop peu étendus (13 % du pays seulement), qui ne couvrent que 55 % des besoins alimentaires du pays. Les principales cultures céréalières sont le maïs dans le Veld, le blé dans la même région et dans le Cap occidental. La diversité des régions agricoles tient aux autres productions. La région du Cap est originale par son climat méditerranéen: c'est le pays des vignobles et des vergers de fruits tempérés, avec des exploitations de taille moyenne, constituées par regroupement des petits lots d'origine. Dans la province du Cap oriental, les exploitations restent aussi de dimensions modérées, spécialisées dans les agrumes et l'élevage laitier. Le Natal est le domaine de la canne à sucre. Au centre, à la production céréalière s'ajoutent les oléagineux (arachide, tournesol) et l'élevage d'embouche et laitier, à proximité des villes. Le front pionnier de l'agriculture blanche est au Nord, dans le Low Veld, au Nord et à l'Ouest. Au Nord, progressent les productions fruitières (agrumes, fruits tropicaux) et le front pionnier déborde sur le Mozambique. Les aménagements hydrauliques de l'Orange ont permis d'étendre vers l'ouest le maïs et les prairies irriguées. Une grande moitié occidentale est le domaine d'élevages extensifs de bovins mais surtout de moutons mérinos et karakul (ceux-ci fournissent l'astrakan), sans oublier les exotiques autruches.

L'urbanisation croissante de la population blanche multiplie dans maintes régions du centre les exploitations abandonnées et, malgré les expulsions opérées par le régime d'apartheid, les Noirs sont bien plus nombreux que les Blancs dans les régions agricoles blanches elles-mêmes. La pêche est importante au Cap et surtout à Durban et alimente une importante production de farine de poisson. Ressources minérales et énergétiques L'exploitation des richesses minières et énergétiques procure environ 68 % des revenus à l'exportation de l'Afrique du Sud. Premier producteur d'or (474 t en 1998 - bassin du Witwatersrand) et premier producteur de chrome (38 millions de tonnes de métal), l'Afrique du Sud est également à l'origine de près de 70 % du platine mondial. De plus, elle figure parmi les principaux producteurs de pierres précieuses (surtout les diamants), d'uranium, de vanadium (premier exportateur mondial), d'antimoine, d'amiante, de nickel, de titane, et de manganèse. En revanche, les gisements de fer sont relativement modestes, la bauxite est quasi absente et, surtout, le pétrole manque. L'Afrique du Sud a donc dû mener une politique énergétique d'autant plus originale que les sanctions contre le régime d'apartheid l'ont largement empêchée d'importer du pétrole. Le sous-sol sud-africain, principalement au Natal et au Transvaal, concentre près de 60 % des réserves de charbon du continent africain. Le charbon extrait, qui place l'Afrique du Sud au quatrième rang mondial des producteurs, fournit près de 80 % des besoins en énergie primaire: 19 des 27 grandes centrales électriques sont alimentées avec ce combustible et le charbon est également transformé en pétrole. La centrale nucléaire de Koeberg, dans la province du Cap, est en activité depuis 1984: cette localisation s'explique par l'éloignement du bassin houiller. On estime que l'Afrique du Sud concentre près de 70 % de l'électricité produite sur le continent africain. Industrie L'Afrique du Sud a très tôt amorcé un développement industriel pour répondre aux besoins des mines. Elle a également bénéficié des deux guerres mondiales, où elle a pu vendre facilement des biens industriels de consommation. La création d'industries est aussi un effet du désir des Boers de prendre leur revanche sur les anglophones en développant une industrie favorisée par le pouvoir politique: dès 1924, une aciérie était créée à Pretoria. Après 1948, le Parti nationaliste a multiplié les entreprises d'État, notamment dans l'industrie lourde, la production d'essence, l'armement. Les besoins de la mine jouent aussi un rôle important dans la progression de l'industrie mécanique lourde, du matériel électrique et électronique, voire de l'informatique et, d'autre part, dans la transformation des minerais. L'industrie des biens de consommation (agroalimentaire, textile, confection, automobile…) est très variée, mais elle souffre d'une médiocre productivité, faute de concurrence internationale pendant toute la période des sanctions et de l'étroitesse du marché intérieur, la majorité noire ayant un pouvoir d'achat limité, même s'il est plus fort que dans les autres pays d'Afrique noire. Plus de la moitié des industries manufacturières est concentrée dans le PWV, au sud de l'ancienne province du Transvaal. Villes portuaires, Le Cap, Durban, Port Elizabeth et East London assurent environ 25 % de la production industrielle en valeur. Dans les années 1970, le gouvernement encourage la décentralisation industrielle; des ports et des complexes industriels polyvalents se sont implantés à Richards Bay, au Natal et à Saldanha Bay, au nord-ouest du Cap; par contre l'industrialisation en bordure ou à l'intérieur des homelands n'avait donné que des résultats limités. Commerce Les principales sources d'exportation sont l'or, les diamants, ainsi que d'autres métaux ou produits métallurgiques. Quoique ses coûts de production augmentent rapidement, l'Afrique du Sud produit encore 23 % de l'or mondial (474 t) [1998]. Les produits de la mine constituent 68 % des exportations en valeur (contre 4 % aux produits agricoles). Les produits chimiques, l'outillage et le matériel de transport représentent également des sources de devises. L'Afrique du Sud tire aussi des ressources des services: commercialisation du diamant à l'échelle mondiale, trafic de transit pour le Lesotho, le Botswana et le Swaziland, mais aussi pour la Zambie, le Congo démocratique, le Malawi et le Zimbabwe. Maintenant qu'elle n'est plus au ban des nations, elle voudrait développer ses industries pour l'exportation, en Afrique certes, mais plus encore en Asie et dans les pays industriels du «Nord». Cela suppose une considérable expansion d'une industrie qui a trop longtemps évolué en vase clos. La monnaie Sud Africaine est le Rand dont 10 Rands équivalent à 1 euro. Histoire Les premiers habitants de l'Afrique du Sud furent les populations non négroïdes de chasseurs-cueilleurs San, et Khoi, également éleveurs, qu'on regroupe souvent sous le nom de Bushmen ou Hottentots. La migration bantoue a atteint le Transvaal au début de l'ère chrétienne et s'est poursuivie vers le sud principalement le long de la côte orientale: au XIVe ou au XVe siècle, le peuplement noir couvrait sensiblement la même aire qu'aujourd'hui. La découverte puis la colonisation de cette région par les Européens ont ouvert l'ère d'une difficile cohabitation. L'implantation européenne En 1487, l'expédition portugaise de Bartolomeu Dias atteint le cap de Bonne-Espérance, appelé alors cap des Tempêtes. En 1652, le Hollandais Jan Van Riebeeck établit le premier comptoir européen en Afrique du Sud, à Table Bay (aujourd'hui Capetown), pour servir d'escale aux navires de la Compagnie des Indes orientales. La révocation de l'édit de Nantes en 1685 provoqua une émigration de huguenots français. Leur arrivée coïncida avecle début de l'esclavage des Noirs, tandis que les Européens, poussés par le manque de terres, gagnaient l'intérieur du pays. Les pionniers hollandais (appelés plus tard Boers, d'un mot néerlandais qui signifie paysans, ou Afrikaners, qui parlent afrikaans) s'implantent ainsi dans l'Est, où ils affrontent les Bantous. Une guerre éclate en 1779 (la première guerre cafre) près de la Great Fish River entre les Hollandais et les Xhosas, qui poursuivaient leur mouvement vers le Sud. Une part des colons hollandais s'est vite trouvée en conflit avec les Anglais, à qui le congrès de Vienne avait, en 1815, attribué la colonie du Cap. Les Boers leur reprochent une politique jugée trop favorable aux Noirs, notamment l'abolition de l'esclavage en 1833. Afin de préserver leur mode de vie, cette fraction irréconciliable amorça à partir de 1834 un mouvement vers l'intérieur du pays, le Grand Trek, qu'ils rapprochèrent de l'Exode biblique. Pénétrant sans difficulté dans des régions intérieures vidées de leur population par les expéditions guerrières des Zoulous, ils se heurtèrent à ceux-ci dans la région du Natal, mais parvinrent à contrôler l'intérieur et à y constituer les républiques indépendantes de l'État libre d'Orange (1854) et du Transvaal (1852), sortes de patriarcats pastoraux, aux infrastructures des plus sommaires. À la fin du XIXe siècle, la découverte de mines d'or et de diamants attire dans ces républiques des immigrants, notamment britanniques, vers l'intérieur du pays, où des conflits éclatent au sujet de la propriété du sol. Paul Kruger, président du Transvaal, s'oppose aux prétentions britanniques sur la région, et notamment à Cecil Rhodes, premier ministre de la colonie du Cap et créateur de la British South Africa Company (1889), qui cherchait à contrôler le Transvaal. L'échec du raid britannique du docteur Jameson, en 1896, ne fit qu'aggraver une tension croissante. En 1899 éclata la guerre anglo-boer du Transvaal, qui, après une campagne d'une extrême dureté, s'acheva en 1902 par une victoire britannique et la disparition des républiques indépendantes. La naissance d'un pays L'Union sud-africaine, dominion britannique, fut constituée en 1909 par le regroupement des anciennes colonies britanniques du Cap et du Natal et des deux républiques boers vaincues. Sa participation à la Première Guerre mondiale en fit un partenaire international reconnu qui reçut en 1920 un mandat de la Société des Nations pour administrer le Sud-Ouest africain allemand, dont elle tendit à faire une cinquième province. Dans ce cadre, les afrikaners, vaincus militairement, dominés économiquement par la minorité anglophone, s'attelèrent à la conquête du pouvoir politique. Les premiers gouvernements, constitués par une alliance des anglophones et d'afrikaners modérés durent affronter une opinion boer hostile à la Grande-Bretagne et l'opposition de «petits Blancs» qui réclamaient des privilèges économiques et sociaux en raison de leur race. Le gouvernement du South African Party du général Smuts dut ainsi réprimer militairement, en 1922, la grève des mineurs blancs réclamant que les emplois qualifiés leur soient réservés. L'United Party de Barry Hertzog, arrivé au pouvoir en 1924 représentait mieux la base afrikaner et renforça la colour bar. La crise économique des années 1930, très rude, conduisit à un rapprochement entre ces deux forces politiques, qui ne purent endiguer la montée d'une force politique plus radicale, le Parti national du docteur Malan. Le régime d'apartheid Arrivé au pouvoir en 1948, le Parti national entreprit de systématiser une politique d'apartheid, ou «développement séparé», en donnant un contenu géographique strict à une politique de discrimination raciale apparue dès l'origine. Le Land Act de 1913, déjà, limitait à 13 % du pays les régions où les Noirs pouvaient acquérir des terres: les «réserves» définies pour chaque «tribu» ou «nation» constituaient une sorte de fer à cheval sur les périphéries du pays, au nord (Tswana notamment) et surtout à l'est (Zoulou, Xhosa…). Quoique moins rudement frappés par cette politique, Asiatiques et Métis perdirent eux aussi l'essentiel de leurs minces avantages. Le Group Areas Act de 1950 visait notamment à l'élimination des «taches noires» résultant d'achats opérés par les Noirs avant 1913. On entreprit d'expulser des «terres blanches» les «excédents» de population noire, tenanciers et squatters, pour favoriser une modernisation de l'agriculture européenne: entre 1960 et 1983, environ 2 600 000 Noirs furent chassés des zones rurales «blanches» et renvoyés dans les réserves où le Bantu Self-Government Act de 1959 — en organisant un système d'administration autonome des réserves — préparait l'institution des bantoustans. Ceux-ci devaient à terme devenir politiquement indépendants, quoiqu'ils fussent économiquement non viables: quatre d'entre eux (Transkei, Bophutatswana, Venda et Ciskei) reçurent entre 1976 et 1981 une indépendance que ne reconnut pas la communauté internationale. Étrangers dans leur propre pays, les Noirs pouvaient de plus en plus difficilement aller résider dans les villes, où l'on cherchait à réduire au maximum leur nombre: seuls pouvaient y venir ceux qui justifiaient d'un contrat de travail: le pass, passeport intérieur imposé aux Noirs dès 1923, permettait le contrôle des migrations. La ségrégation raciale fut systématisée dans les quartiers, au prix de multiples destructions et expulsions et de la construction de townships pour les populations de couleur. On s'efforça, sans grand succès, de créer des industries en bordure des bantoustans, mais nombre de travailleurs durent aller travailler dans les villes blanches tout en résidant dans les réserves, au prix de grands déplacements quotidiens. L'opposition au système d'apartheid fut brisée: dès 1950, le Parti communiste, multiracial, était interdit. L'African National Congress (ANC) et le Pan Africanist Congress le furent en 1960 après les manifestations contre le système du pass, qui aboutirent au massacre de Sharpeville. Les leaders de l'ANC, et notamment Nelson Mandela furent condamnés à la prison à vie en 1964. L'Afrique du Sud se détacha du monde extérieur: en 1961, elle quitta le Commonwealth, opposé à l'apartheid, et la république (République sud-africaine) fut proclamée le 31 mai. La remise en cause de l'apartheid Le régime d'apartheid tenta de se constituer un «glacis protecteur» en Afrique australe, en soutenant la Rhodésie du Sud blanche, qui avait proclamé son indépendance en 1965, en faisant pression sur les petits États africains dépendants (Lesotho, Swaziland, Malawi), en appuyant le régime portugais de Salazar dans sa lutte contre les mouvements indépendantistes, puis, après la «révolution des œillets» et l'indépendance de l'Angola et du Mozambique (1975), en encourageant les guérillas de l'UNITA et de la RENAMO. Cette politique accrut le désordre en Afrique australe sans permettre au régime d'apartheid de se constituer un «glacis protecteur». Sous la pression des grandes puissances et par l'action des mouvements d'indépendance, en 1980, la majorité noire acquit le pouvoir politique en Rhodésie, devenue Zimbabwe, le Sud-Ouest africain devint indépendant en 1990 sous le nom de Namibie. La violence en Afrique lusophone, incontrôlée, a fini par nuire à l'Afrique du Sud elle-même. Le régime d'apartheid se lézarda somme toute assez rapidement. Les leaders noirs réfugiés à l'extérieur n'ont pas réussi à implanter la lutte armée dans le pays; le boycott des produits sud-africains n'a pas été d'une grande efficacité mais le régime d'apartheid a fini par pâtir des sanctions bancaires internationales. Surtout, la montée de la contestation politique intérieure, l'irrationalité économique de l'apartheid ont contraint le régime à une évolution qui n'a pu avoir d'autre terme que l'arrivée au pouvoir de la majorité noire. De violentes émeutes eurent lieu en 1976 à Soweto et dans d'autres townships provoquant 400 morts. L'opposition intérieure au sein de la société civile se structura dans l'United Democratic Front (UDF), organisateur de la désobéissance civique. Sous la pression de cette opposition active, le gouvernement de Pieter Botha (1978-1989) légalisa les syndicats noirs en 1979, autorisa les partis politiques multiraciaux en 1985, abolit la loi interdisant les mariages mixtes. Le nouveau régime Cela ne pouvait suffire à arrêter le mouvement de protestation des Noirs contre l'apartheid; l'établissement de l'état d'urgence (septembre 1984-juin 1986) ne pouvait être plus efficace. Pour préserver l'essentiel, le président Botha dut en finir avec l'«apartheid mesquin», libéraliser l'installation des Noirs en ville, et tenter d'associer au pouvoir politique les groupes asiatique et métis, qui, en 1987, bénéficièrent d'une Chambre au Parlement. Pour diviser les Noirs, il appuya l'Inkatha Freedom Party, de Mangosuthu Buthelezi, à base tribale zoulou. Ces demi-mesures ne satisfaisant personne et donc accroissant le désordre, P.W. Botha dut en 1989 démissionner de la présidence au profit de Frederik Willem De Klerk. Celui-ci, pour préserver la présence blanche en Afrique du Sud, et avec l'appui des grandes puissances et des institutions financières internationales, fit le choix d'une négociation difficile avec l'ANC, qui fut légalisé, libérant en 1990 son leader charismatique, Nelson Mandela. En 1991, l'apartheid était officiellement aboli par le Parlement. Malgré des affrontements violents entre l'ANC et l'Inkatha, appuyée en sous-main par une fraction de la police, malgré la résistance des milieux blancs extrémistes, le processus politique est allé à son terme: une nouvelle Constitution, intérimaire, a été adoptée en décembre 1993 par un référendum auquel seuls participaient les Blancs. Les premières élections multiraciales d'avril 1994, auxquelles l'Inkatha accepta finalement de participer, assurèrent la victoire de l'ANC, avec 60 % des suffrages. Le Parti national de Frederik De Klerk s'affirmait comme la deuxième force du pays (20 %), ralliant non seulement la majorité des Blancs mais aussi celle des Indiens, des Métis et l'Inkatha, et gardait le contrôle du Natal, pays zoulou. Le 9 mai, les 400 députés du nouveau Parlement portèrent Nelson Mandela à la présidence de la République, Thabo Mbeki et Frederik De Klerk devenant vice-présidents. Parti national et Inkatha entrèrent dans un gouvernement de coalition. À l'issue des élections générales organisées en juin 1999, le Congrès national africain (ANC) recueillit plus de 66 % des suffrages exprimés, soit 266 des 400 sièges à l'Assemblée nationale, et le successeur désigné de Nelson Mandela, Thabo Mbeki, fut élu à la tête de l'État par le Parlement nouvellement constitué. Le séjour était proposé par le GIPAA, organisé par Patrick ROUGIER ET LVJ AGENCE DE VOYAGES. Nous avons pris la direction de Roissy Charles de Gaulle en TGV depuis Montpellier en milieu de matinée, le rendez-vous à l’aéroport de Charles de Gaulle est fixé à 15 heures. Arrivés à l’aéroport Claudine, Céférino et Michel nous avons fait connaissance avec le groupe composé de 24 personnes un tiers de voyants, un tiers de malvoyants et un tiers de non voyants. Suite à un contre temps, nous avons été acheminés à Zurich par la compagnie Air France afin d’être transférés à bord d’un Boeing 747 d’une contenance de plus de 500 personnes de la compagnie South Africa Air qui nous a conduit à Johannesburg. Nous avons fait la distance de 600 kilomètres entre Paris et Zurich en 1 heure, nous avons effectué un débarquement et un embarquement à l’aéroport de Zurich que nous avons quitté à 23 heures. A 8 heures 20 du matin, nous avons atterri à Johannesburg situé à 8500 kilomètres de Zurich, nous avons survolé Milan, la botte italienne, Djerba, Tripoli et tout le centre de l’Afrique. Une température de 16 degrés nous attendait à Johannesburg, il nous a fallu avancer nos montres d’une heure. Après toutes nos péripéties de vol aérien, nous avons manqué notre correspondance afin de continuer notre voyage sur le Cap. Nous avons pris le déjeuner à l’aéroport de Johannesburg que nous avons quitté à 15 heures. Nous avons emprunté un vol intérieur de la compagnie South Africa Air à bord d’un Boeing 727 qui nous a conduit au Cap. Nous avons parcouru les 1800 kilomètres qui séparent les deux villes en deux heures, nous sommes à 10400 kilomètres de Paris. A l’aéroport du Cap nous avons été accueillis par Laurence notre guide et Mali notre chauffeur. Après avoir quitté l’aéroport et sa zone d’activités nous avons pris l’autoroute bordée de bidonvilles avec des constructions de fortune sans eau et électricité, les habitations sont séparées de l’autoroute par des barrières en bois afin que les personnes noires qui y logent évitent de se faire écraser. Ensuite nous avons aperçu des petites maisons modestes habitées par la population métisse, d’autres maisons à étages colorées, entourées de verdure où nous pouvons apercevoir des chevaux. Tout cet urbanisme a pour toile de fond les massifs montagneux qui protège le Cap le massif du Diable, de la Table, du Lion et du signal. En bordure de l’autoroute nous avons pu voir 2 centrales thermiques dissimulées derrière une allée d’eucalyptus originaire d’Australie. A la limite d’un bidonville se trouve un magnifique golf avec une petite rivière qui le serpente, c’est un endroit très vert avec de jolies maisons habitées par la population blanche. Nous apercevons la montagne du diable dans la pénombre car le soleil commence à se cacher, la montagne est plantée de pins parasols provenant de France, nous distinguons la verdure de l’herbe, la couleur formée par les fleurs, toute la montagne est une réserve d’animaux; on y trouve des gnous, des antilopes, des impalas et des zèbres. Nous passons devant le plus grand hôpital de la province Ouest du Cap, très célèbres depuis 1967 grâce à la transplantation du cœur du professeur Christian Barnard qui est décédé en début de cette année. Nous descendons l’autoroute, nous apercevons la mer, ses aménagements portuaires c’est le troisième port d’Afrique du sud en terme de tonnage. Le port du Cap est spécialisé dans la réparation de plate forme pétrolière, nous sommes sur la côte Ouest une immense baie sur l’océan atlantique, influencée par un courant froid qui vient directement de l’antarctique. Nous sommes arrivés à notre hôtel Holiday in à 18 heures 30, nous avons pris le dîner à l’hôtel puis nous avons pris un repos bien mérité dans nos chambres. L’hôtel se trouve dans un quartier résidentiel habité par la population métisse et musulmane, domine le port et la ville du Cap, derrière l’hôtel se détache la montagne du diable, les abords sont très fleuris, dans le parc se trouve une piscine.

«3» Le troisième jour nous effectuons le tour de la péninsule du cap en longeant la côte Ouest où en bord d’océan se trouvent tous les quartiers résidentiels de la ville du Cap. Présentation du Cap: en anglais Cape Town, en afrikaans Kaapstad. Troisième ville d'Afrique du Sud, Le Cap a été fondée en 1652 par la Compagnie hollandaise des Indes orientales au pied de la montagne de la Table massif gréseux dominant l'océan Atlantique de 1 067 m. Située à 33° 55' de latitude sud, la ville bénéficie d'un agréable climat Méditerranéen. Peuplée de vagues successives de colons européens, Le Cap garde de son histoire une structure démographique spécifique: dans une agglomération qui comporte 2,3 millions d'habitants [1995], les Métis forment le groupe majoritaire (48 %), les Blancs (20 %) constituent une communauté importante mais sont aujourd'hui devancés par les Noirs (31 %), tandis que les Indiens ne représentent guère que 1 % de la population. Siège du Parlement sud-africain, Le Cap possède une solide base économique fondée sur l'industrie manufacturière (premier employeur avec notamment le textile et l'agroalimentaire), et un trafic portuaire de 5,4 millions de tonnes par an [1996]. Les services et le tourisme se développent de plus en plus, favorisés par les vignobles de l'arrière-pays, les paysages, les plages et l'aménagement récent des anciens docks en espaces de loisirs (Victoria and Alfred Waterfront). De la ville du XIXe siècle, il reste quelques rues étroites et de beaux édifices «créoles» noyés dans un centre d'affaires moderne. Certains de ces quartiers historiques sont aujourd'hui l'objet d'un mouvement de «gentrification», toutefois, les principales aires résidentielles blanches s'étalent sur les basses pentes de la montagne de la Table, où est également localisée l'université du Cap. Les Métis sont en majorité regroupés au sud-est de l'agglomération, dans une vaste plaine (Cape Flats), tandis que les Noirs occupent, plus à l'est, les lointaines étendues sableuses et venteuses de l'immense township de Khayelitsha. Le taux de chômage (30 % au milieu des années 1990), l'intégration urbaine des quartiers éloignés, la construction de logements pour les occupants des camps de squatters (plus du tiers des ménages urbains) sont des défis importants pour les nouvelles autorités locales multiraciales. Le bâtiment le plus important par sa taille est l’hôtel de ville du Cap, les avenues sont bordées d’eucalyptus, de palmiers comme nous sommes dimanche le centre ville est désert car il est constitué de bureaux, Les gens travaillent au centre ville mais vivent en périphérie. A l’Est nous apercevons la montagne de la Table recouverte d’une nappe de nuages et à l’ouest le port du Cap qui est un port artificiel comme tous les ports d’Afrique du Sud à part celui de Saltana qui se trouve à 100 kilomètres sur cette côte. C’est un port où transitent un grand nombre de containers, c’est un port important pour l’activité de la pêche car 90% de poissons péchés en Afrique du sud proviennent de la province Ouest du Cap. La pêche est l’affaire de grandes compagnies maritimes ainsi que de petites compagnies de pêcheurs de communautés portugaises. Le port du Cap accueille aussi des bateaux de croisières comme le Queens Elisabeth ou l’Aurore qui font le tour du monde. Le port du Cap est également l’escale de bateaux militaires, plusieurs bateaux militaires Français y ont fait escale le Germinal, le Surcouf et le Foch pour ne citer que les derniers. Nous passons devant l’hôtel Holiday In le plus grand hôtel d’Afrique du sud en ce qui concerne le nombre de chambres, soit 526 et le Cullinam dont le nom est celui du plus gros diamant découvert en Afrique du sud. Toujours à l’Est nous pouvons découvrir la montagne du signal et au pied de celle-ci de petites maisons d’architecture victorienne en briques ainsi que de petits appartements que l’on appelle des lofts. La ville du Cap est en train de se développer et de construire, de s’agrandir, de s’aménager autour de son centre ville. Nous passons en front de mer où sont construits de nombreux hôtels, nous pouvons voir un aquarium qui possède plus de 5000 espèces. Une grande avenue bordée d’eucalyptus est très large, elle nous rappelle qu’un tramway à l’époque existait dans ce quartier, à la fin du XIXe siècle à l’arrivée des bus le tramway a fermé ses portes. Les eucalyptus avaient été plantés afin de protéger les voyageurs des étincelles. Nous passons devant un immense stade où durant le dimanche un grand marché africain et à la brocante s’y déroule. Ce stade est aussi le lieu où se font des concerts dont celui de Michael Jackson qui est un grand ami de Nelson Mandela. Nous continuons notre route où sont construits de petits immeubles et maisons adossés à la montagne. Aujourd’hui les montagnes sont protégées, il est interdit de construire à partir d’une certaine altitude, derrière les constructions nous pouvons admirer la végétation. Nous nous engageons sur une superbe promenade qui rappelle la promenade des Anglais à Nice ou la Croisette à Cannes avec des immeubles de grand standing et en bordure d’océan une grande promenade de plusieurs kilomètres de long où les gens viennent pour y marcher, courir et se promener. Il n’y a pas de plage car la côte est très rocheuse, entre la promenade et la chaussée d’immenses pelouses aménagées de jeux d’enfants sont très fréquentées. Les immeubles datent des années 1970 et 1980, ils sont de toutes les couleurs au milieu de beaucoup de végétation. C’est dans ce quartier que se trouve la plus grande densité de population de la ville du Cap plutôt pavillonnaire alors que ce quartier recense de nombreux immeubles de 8 à 10 étages de grand confort. La végétation est constituée de d’arbres appelés mal du singe car le singe a beaucoup de mal pour y grimper, des arbres de Noël qui proviennent de Nouvelle Zélande. La côte est très découpée d’une roche très noire, nous passons devant une piscine municipale en bord de mer, beaucoup de piscines municipales ont fermé car elles coûtaient trop cher à entretenir pour la municipalité. Cette piscine est restée ouverte car elle se trouve dans un quartier résidentiel de la population blanche, pendant la période de l’ancien régime de l’Apartheid de nombreuses piscines, lieux publics, restaurants, cinémas, bancs publics etc. était indiqué sur des panneaux «seulement pour les blancs interdit aux noirs«. Si un noir au temps de l’Apartheid avait mis un pied dans la piscine il aurait été jeté en prison. Aujourd’hui depuis 1994 nous vivons en démocratie, chacun a le droit de vote, nous pouvons vivre ensemble mais malheureusement actuellement les gens vivent encore séparément. Les mentalités changent petit à petit mais ça sera surtout l’héritage de nos enfants et de nos petits enfants qui feront la nouvelle Afrique du sud. De nombreuses tensions existent et persistent encore entre les gens de différentes couleurs. De toute façon financièrement tous les quartiers ne sont pas accessibles aux noirs, Vu le prix des appartements. Toujours à l’est nous apercevons la montagne de la Tête de Lion en forme de glace qui culmine à 669 mètres d’altitude, sa formation est faite de granit et de gré, de nombreux rochers jonchent cette montagne où aucune végétation n’est présente, au pied de la montagne sont construites de jolies villas. Nous sommes dans un nouveau quartier toujours avec des immeubles de haut standing, de jolies villas fleuris d’hibiscus, de frangipaniers, des arbres à goupillon ou à rince bouteilles. La plupart des constructions sont blanches ou de couleurs très claires afin de refléter la lumière. Les toits sont en ardoise ou en tôle ondulée que l’on peint en rose, turquoise, vert ou bleu. Les routes sont très larges bordées de trottoirs d’une propreté exemplaire. Nous avons toujours la mer à notre droite qui est de couleur grise, quelques rochers émergent de l’eau. Nous arrivons dans le quartier de Cliftown où nous découvrons 4 plages de sable fin, c’est le quartier le plus cher au niveau de l’immobilier. Ce quartier est essentiellement habité par des blancs du Cap, de Johannesburg et même d’une forte immigration étrangère car avec la dévaluation du Rand beaucoup d’Européens viennent investir en Afrique du sud en achetant des résidences secondaires. Le quartier de Cliftown est dominé par une chaîne de montagnes qui fait partie de la montagne de la Table que l’on appelle la montagne des 12 apôtres. Les Hollandais qui sont arrivés ici au XVIIe siècles avaient appelé cette montagne (la montagne à pignons) mais un soir après une beuverie un gouverneur anglais avait dit qu’il pouvait voir le visage des apôtres dans cette montagne. Depuis cette chaîne de montagne s’appelle la montagne des 12 apôtres. Les maisons du quartier de Cliftown donnent sur la mer où des rochers sont ornés de tâches blanches, c’est le refuge des cormorans noirs du Cap qui ont la gorge blanche. Les cormorans ont la particularité de se sécher les ailes au soleil sur les rochers, ils n’ont pas d’huile sur leurs plumes ce qui leur permet de plonger plus profondément afin de pêcher beaucoup de poissons. Le cormoran mange par jour son poids de poissons, comme en France malgré la plainte des pêcheurs il est sauvegardé en Afrique du sud. A cet endroit les plages sont magnifiques avec une avancée sur la mer faite avec des rochers ronds. En granit, des maisons sont construites à l’intérieur des rochers ronds arborés de palmiers. Ces maisons ont été construites au XIXe siècle pour une centaine de Livres et actuellement elles valent plusieurs millions de Rand. Toute la région du Cap bénéficie d’un climat Méditerranéen, c’est la seule province d’Afrique du sud qui bénéficie de ce climat sur les 9 provinces sud Africaines. Les étés sont beaucoup plus longs que dans le midi de la France, les saisons d’automne et d’hiver sont d’autant plus courtes. Ensuite dans le quartier de Camps Bay nous avons aperçu des studios de cinéma et du magazine publicitaire qui ramènent des millions de rands à la province ouest du Cap. La marée qui prévaut sur toutes les côtes sud Africaines est de 2 mètres d’amplitude, l’été quand la température sur la plage est de 35 degrés l’eau de l’océan n’atteint que 18 degrés à cause du courant qui provient de l’antarctique nommé le Binguela. Pour se baigner en mer il faut se munir de combinaison mais il est bien connu que toutes les maisons capetoniennes possèdent leurs piscines. La plage est réservée à la détente et au pique-nique entre amis, l’alcool est formellement défendu en ce lieu de détente. L’été on peut admirer le coucher du soleil depuis la plage, l’été le soleil se couche à 20 heures 30. Nous continuons à longer la mer avec ses rouleaux de vagues où les surfeurs s’adonnent à leur sport favori. La plage est de sable blanc qui résulte des coquillages qui ont été pilés avec le temps et l’érosion. Entre la route et la plage il y a toujours une bande de gazon arboré de différentes essences d’arbres. Nous arrivons ensuite sur le coin branché du Cap où toute la jeunesse dorée vient se divertir, c’est le paradis des restaurants et des hôtels, Nous avons toujours sur notre gauche la montagne des 12 apôtres et dès la fin du quartier de Camps Bay les constructions se terminent ce qui rend à la montagne son état naturel. La mer est recouverte d’algues qui sont coupés par des compagnies afin d’être envoyées en Asie. Ces algues sont transformées en produits fertilisants, en engrais et en produits de beauté. La mer étant froide on ne pêche pas de poissons colorés comme dans les mers chaudes mais des calamars, des langoustes, des sardines, des anchois, du thon, du snouc, sorte de barracuda. A cette époque c’est aussi la fin de la saison des baleines qui viennent se reproduire aux larges des côtes sud Africaines qui sont plus chaudes que celles de l’Antarctique. Beaucoup de dauphins viennent également s’ébattre en bordure de la plage en exécutant leur ballet nautique. La montagne des 12 apôtres est recouverte d’acacias, de pélargoniums. Ancêtres du géranium, la roche est sédimentaire formée de grés, la plage a fait place à de nombreux rochers noirs et rouges sur lesquels les vagues viennent se jeter dessus. Les promoteurs immobiliers auraient bien voulu continuer à construire sur la montagne mais les amoureux de la nature et la communauté musulmane du Cap se sont opposés à leur désir. Tous les week-ends beaucoup de musulmans viennent se recueillir sur la tombe de leurs aïeuls qui du XVIIe siècle au XIXe siècle étaient enterrés sur cette montagne. La montagne regorge aussi de genets, de plantes grasses, d’asters, des lamassiers qui poussent au milieu d’immenses rochers de granit. Sur la montagne une seule construction est présente, il s’agit d’une ancienne ferme transformée en hôtel. Dans la mer qui est à marée haute nous apercevons quelques épaves, cette côte a été visitée depuis le XVIIe siècle et transformée en station de ravitaillement. Les navires de la compagnie des Indes qui partaient de Hollande jusqu’aux Indes pour aller y chercher les épices et la soie faisaient escale au Cap situé à mi-chemin afin de se ravitailler en vivres. Comme le vent souffle très fort en hiver tel notre mistral avec des vitesses de plus de 100 kilomètres heure, de nombreux bateaux pris dans les intempéries ont fait naufrage à cet endroit. En 1998 on a trouvé une épave qui contenait de la vieille vaisselle de la compagnie des Indes qui a été exposée dans un musée parisien. De nombreux cyclistes empruntent la route du bord de mer, fin mars est organisé la course cycliste qui fait le tour de la péninsule qui mesure 105 kilomètres et qui voit la participation de plus de 30000 concurrents. Nous empruntons une corniche avec la mer en abrupte et la colline recouverte d’eucalyptus. Maintenant nous apercevons la montagne de la tête du lion, à son pied se trouve le quartier résidentiel de Landounow dont les villas sont construites dans la pente qui mène jusqu’à la plage qui est la seule réservée aux naturistes dans la péninsule. Nous gravissons un col depuis lequel nous pouvons admirer plusieurs montagnes qui culminent entre 300 et 1000 mètres d’altitude, en bateau nous allons contourner la montagne appelée la Sentinelle dont le sommet atteint 331 mètres. Le port de Houtbay (jolie baie boisée) nom donné par Jean Van Reibeeck en 1652, toute la vallée qui dévale jusqu’à l’océan était boisée de bois indigènes qui a été utilisé pour la construction des maisons et des bateaux. Aujourd’hui la forêt est plantée d’eucalyptus, de sapins et de chênes, toutes les maisons du joli petit port sont de style bourgeois. Le port d’Houtbay a une grande tradition de pêche, la première conserverie de langouste à été l’idée d’un français Lucien Plessis. Arrivés sur le port nous avons parcouru le marché africain, puis nous avons embarqué à bord du bateau qui nous a conduit à l’île où se trouvent les phoques à fourrure du Cap, en chemin nous avons aperçu des baleines. Il existe 35 espèces de phoques dans le monde, celui du Cap est protégé à vrai dire c’est une otarie dont le mâle pèse 350 kilos et la femelle atteint 130 kilos. Sur l’île où ils s’abritent n’est pas un lieu de reproduction car les petits pourraient être emportés par les courants tourbillonnants, les phoques ne se nourrissent pas sur cette île en fait, ils vivent des graisses qu’ils ont emmagasinées. Le phoque a un très bon odorat ce qui lui permet de reconnaître sa progéniture, un phoque de 7 semaines sait déjà nager, à l’âge de 7 mois un phoque peut parcourir de grandes distances de la Namibie au Cap par exemple. Le phoque se nourrit de crustacés, de homards, de poissons, de calamars et d’anchois, son prédateur est le requin mais il est le prédateur du manchot. Il maintient une température constante de 38,5 degrés, il entend et voit très bien dans et hors de l’eau. Le bateau nous a permis d’approcher l’île afin de surprendre la population des phoques en pleine sieste au soleil matinal, de retour au port de plaisance nous avons surpris des pingouins en quête de nourriture. Nous sommes repartis en direction de l’intérieur de la montagne de Constancia très verte de champs, de sapins, de chênes et de sapins qui venaient au XVIIe siècle depuis l’Europe. Nous traversons la montagne de Constancia afin d’aller de l’autre côté de la péninsule, L’Afrique du sud possède plus de 3000 kilomètres de côtes situées sur l’océan atlantique et l’océan indien. La montagne de Constancia est célèbre pour ses élevages de chevaux de course, à l’entrée d’un village nous apercevons un complexe sportif avec son stade de football. Le football est le sport le plus populaire en Afrique du sud avec son équipe nationale les (Bafanas Bafanas) qui veut dire l’homme du peuple. Le football est pratiqué plus particulièrement par la population noire tandis que le rugby est l’affaire des blancs malgré la fin de l’Apartheid. A flanc de montagne nous pouvons apercevoir un township ou bidonville habité par une population noire. L’Afrique du sud a plusieurs capitales Pretoria qui est la capitale administrative, Bloemfontein la capitale judiciaire, Le Cap la capitale législative et Johannesburg la capitale économique, les parlementaires siègent 9 mois à Pretoria et 3 mois au Cap. La nature de l’état est une république unitaire composée de 9 provinces dotée de gouvernement et de constitution. La nature de notre régime est mixte présidentielle, notre nouvelle constitution est entrée en vigueur depuis 1997 elle fait partie d’une des meilleure constitution au monde. L’Afrique du sud a 11 langues officielles dont 3 sont parlées au gouvernement l’Anglais, l’Afrikaans et le Cosa, la langue la plus parlée en Afrique du sud est le Zoulou. Les langues des affaires sont le Zoulou et l’anglais qui est parlé que par 8% de la population sud Africaine. La langue la plus parlé dans la région ouest du Cap est l’Afrikaans qui a été reconnue qu’en 1925 dont l’origine remonte aux colons hollandais qui ont associé aux colons européens Français et allemands aux langues des esclaves qui sont arrivés ici à partir de 1657. Tout le mélange de ces langues a donné une langue nouvelle que l'on a appelé l'Afrikaans. La fleur de notre pays est la protéa royale, l’animal est une antilope appelée springbok et l’oiseau qui représente l’Afrique du sud est la grue bleue ou la grue royale. L’Afrique du sud est le pays le plus riche du continent africain mais se situe au 101.ème rang mondial, toutes ses villes sont organisées à la mode américaine et l’influence y est notoire mais rien de commun avec les Etats-Unis ainsi que tout autre pays d’Afrique, c’est une entité en soit qu’il faut voir et comprendre. Tout au long de la montée du col nous avons pu remarquer la présence de nombreux chênes dans la forêt qui a subi de grands incendies pendant l’été 2000. Ces chênes ont été plantés sous le troisième gouverneur du cap dont l’idée était de confectionner des tonneaux pour stocker le vin. Au vu du climat le chêne pousse trop vite et donne un bois poreux inutilisable pour la fabrication de tonneaux. La population noire est composée de plusieurs ethnies dont les plus importantes sont les Zoulous et les cosas dont font partie Messieurs Mandela et Mbeki. La population métisse a été créée par les composants immigrants Européens et des esclaves, les Indiens et Chinois sont également présents, surtout dans la région de Durban et les blancs divisés en 2 parties les Anglophones et ceux qui parlent afrikaans. Nous descendons le col de Constancia où règne la forêt mais aussi la vigne car cette vallée est viticole qui fournit depuis le XVIIIe siècle un vin de muscat appelé vin de Constance très apprécié. Malgré que nous soyons au mois de novembre toutes les vignes sont en fleurs car les saisons sont inversées, les vendanges s’effectuent du mois de janvier au mois de mars. De belles propriétés ornent la campagne avec de superbes demeures au toit de chaume entourées de petites maisons occupées par les familles des ouvriers agricoles. Le drapeau sud Africain est de différentes couleurs auxquels on a attribué des significations le blanc pour la population blanche, noire pour la population africaine, jaune qui représente les minerais l’or, verte pour les prairies, bleue pour les 2 océans et la couleur rouge qui représente le sang versé. En bas de la vallée nous pouvons admirer des hibiscus, du lierre au sol, des acacias, des chênes, des eucalyptus dorés qui ont la particularité de fleurir en novembre en donnant des fleurs rouges, roses, blancs et jaunes. Toute la montagne est plantée de forêt artificielle dont le bois est exploité pour en faire de la pâte à papier, organisée autour de 5 consortiums qui emploient plus de 200.000 personnes. Le bois est aussi la première source d’énergie pour 12 millions de sud africains pour se chauffer, plus de 10 millions de mètres cubes chaque année sont exploités. 148 bois sud africains sont utilisés qui produisent 90% des besoins du pays, l’Afrique du sud est en concurrence avec la Nouvelle Zélande, le Chili et l’Australie sur le marché du bois. Les forêts indigènes qui restent sont concentrées sur la province ouest du Cap sur la route des jardins elles sont sauvegardées. Nous sommes passés devant une prison très barricadée, nous pouvons également remarquer que toutes les maisons individuelles sont clôturées avec du barbelé et en plus des panneaux qui annoncent qu’elles sont munies d’alarmes, ce qui dénature l’aspect champêtre. Nous ne sommes pas dans un quartier chaud mais toutes les maisons en Afrique du sud sont protégées car la violence et l’insécurité font partie de la vie de tous les jours même les fenêtres sont garanties avec des barreaux. Les sociétés de sécurité sont très développées en Afrique du sud car la police est en sous effectif, mal payé et mal entraînée. Toutes les personnes qui travaillaient auparavant dans la police ou l’armée sous l’Apartheid ont démissionné, pour travailler dans les sociétés de sécurité où les salaires sont nettement supérieurs. Nous traversons une zone de marais où le roseau est roi, de superbes pelouses s’étendent à perte de vue appelée coucouillou qui vient du Kenya qui est du chiendent. De nombreux golfs sont installés dans cette région mais avec de véritable pelouse, le golf est le quatrième sport national derrière le football, le rugby et le cricket. Sous le régime de l’Apartheid toutes les compétitions internationales étaient interdites, la première compétition ouverte à l’Afrique du sud a été la coupe du monde de rugby qu’elle a organisée et brillamment remporté. Nous longeons une grande lagune transformée en base nautique, nous sommes toujours en bordure de l’océan atlantique mais de l’autre côté de la péninsule où l’eau est beaucoup plus chaude grâce à l’influence d’un courant qui provient de l’océan indien. Le Cap de Bonne-Espérance n’est pas le point le plus au sud du continent africain qui est le cap des aiguilles qui est le véritable point dejonction entre les 2 océans. Nous arrivons sur la baie de Fos Bay (mauvaise baie) qui procure plus de 35 kilomètres de plage, c’est le paradis des surfeurs et des baigneurs en prenant garde aux requins blancs qui s’approchent de plus en plus de la plage. C’est dans cette baie en 1795 que pour la première fois une rude bataille a affronté les Afrikaners et les Britanniques, cette guerre a amené la première occupation britannique au Cap. Depuis le bord de l’océan nous apercevons une montagne derrière laquelle est situé le cap de Bonne-Espérance et sa réserve. Nous continuons à longer l’océan et une voient de chemin de fer qui est exploitée par une société nationale, le réseau ferroviaire sud Africain est le plus important d’Afrique. Une ligne va du Cap au Zimbabwe en passant par Pretoria, ce train appelé train bleu qui effectue ce trajet rappelle quelque peu l’orient express. Nous traversons plusieurs villages aux maisons multicolores avec des toitures en tôle ondulée peintes en vert, rouge, jaune et beaucoup d’autres teintes, de petits ports sont installés au centre des habitations, les rues sont très fleuries et arborées de toutes sortes d’arbres. Nous approchons de Fichook appelé régime sec car, ce village a été fondé en 1810 par un officier anglais qui en avait assez de ne pas voir arriver les marchandises en temps voulu car les convoyeurs des chariots toujours ivres arrivaient souvent quand le navire était reparti. Le gouverneur autorisa l’établissement du village et d’une église à condition qu’il n’y ait aucune maison de vins ou tavernes construites dans ce village afin d’enrayer la beuverie des fermiers chargés du ravitaillement des navires. Même aujourd’hui nous ne pouvons pas acheter d’alcool sur Fichook qui est toujours au régime sec, les restaurants ont leur licence depuis 1996 pour vendre de l’alcool. En Afrique du sud il y a des lois sur l’alcool très strictes, nous pouvons acheter de l’alcool que dans des endroits spécialisés. Après 8 ans de cohabitation entre les différentes populations on s’aperçoit que le mélange des couleurs commence à s’effectuer parmi la classe moyenne, mais il y a toujours des personnes qui font du mauvais esprit. Par contre dans la classe des pauvres où il y a de la rancune et beaucoup de rancœur c’est plus difficile car en 8 ans on ne peut pas effacer toutes les horreurs de l’Apartheid. Maintenant les propos racistes et la discrimination sont punis par les tribunaux, les gens ont aussi du mal à se mélanger à cause des moyens financiers. Pendant l’Apartheid l’éducation supérieure était réservée aux seuls blancs, un autre système éducatif était réservé aux métis et asiatiques par contre les noirs avaient droit à un enseignement inférieur. Aujourd’hui cette population est peu éduquée et qualifiée et qui n’ont pas accès aux emplois dont les salaires sont élevés. Les rapports dans la vie de tous les jours sont plutôt professionnels, en dehors du monde du travail il est très difficile de se fréquenter entre gens de différentes couleurs. Certaines personnes blanches ont des domestiques noires avec lesquelles tout se passe très bien au niveau relation mais la personne qui emploie la domestique noire ne pourrait pas aller lui rendre visite dans son bidonville sans qu’une émeute ne se passe. La séparation des races persiste encore. Malheureusement l’héritage de la politique de séparation, de ségrégation engendrée par l’Apartheid avec la mentalité qui découle de cette idéologie, l’espoir de l’Afrique du sud viendra de la jeunesse mais surtout pas des adultes qui ont vécu l’époque de l’Apartheid. Nous circulons toujours entre la mer et la voie de chemin de fer, nous pouvons admirer 2 bateaux à voile et un phare qui se tient sur un rocher dans l’eau, c’est un des plus vieux phares existants en Afrique du sud et le seul à être construit sur l’eau, il mesure 17 mètres de haut, il a été électrifié en 1992. Nous pouvons aussi apercevoir un reste d’épave d’un bateau qui a été soufflé lors de la première guerre mondiale. En bordure de la voie de chemin de fer nous longeons une raffinerie qui se trouve à proximité d’un cimetière qui n’est pas très bien entretenu. Même mort les hommes sont séparés, il existe des cimetières pour blancs, métis et noirs si un noir veut être enterré dans un cimetière blanc il devra débourser l’argent nécessaire ce qui sélectionne par le manque de moyens financiers. Nous passons devant des bâtiments militaires où sont stockées toutes sortes de matériels. L’Afrique du sud qui par les sanctions internationales a sus’équiper d’armement de toutes sortes qu’elle a fabriqué par ses propres moyens est la mieux équipée d’Afrique grâce à la compagnie d’état ARSCOR qui subvient à son armement de haute technologie. Nous entrons dans la ville de Samaen Stones où est établie une base militaire utilisée à l’époque de la compagnie des Indes comme mouillage pendant la période d’hiver. Plu tard on y a construit un hôpital puis une jetée, les Anglais en avait fait une base navale, aujourd’hui c’est devenu la base navale Sud Africaine. L’architecture de cette ville est très Anglaise de style victorien, les maisons sont de couleurs. Nous passons devant la gare dont les trains relient la région à la ville du Cap en une heure 15 minutes. Nous apercevons un magnifique jardin orné d’eucalyptus, de palmiers, en face de ce jardin derrière un mur en briques rouges se trouve la maison de l’Amirauté. Cette maison aux façades blanches date de 1760 qui a été achetée par le gouvernement pour y loger les amiraux de la base en 1980. L’église a été transformée en musée maritime et de la base, beaucoup de barbelés ceinturent des bâtiments militaires en briques rouges. La rue principale regorge de boutiques installées dans de petites maisons Victoriennes, qui offrent pour la plupart des objets d’antiquité en cuivre. Les drapeaux Sud Africain et Anglais flottent devant les nombreux hôtels, cette avenue fait penser un peu à la Nouvelle Orléans. Sur la place du village où se trouve un square nous pouvons remarquer la statue d’un chien qui est l’emblème de la ville. C’était un grand Danois qui s’appelait Nuisance, le seul chien enrôlé dans la marine Anglaise qui a fini première classe, son rôle était de ramener les marins ivres jusqu’à la base. Nuisance n’est pas morte d’une hépatite au foie mais comme il aimait sauter des camions en route un jour une chute lui a été fatale. Il est mort le 1.er avril 1944 des comtes pour enfants racontent la vie de ce marin canin. Nous nous dirigeons vers Boulder’s Beach, la plage qui concentre plus de 3000 manchots du Cap ou pingouins noir et blanc, toute cette colonie et le fruit d’un couple de manchots qui s’est établi sur ce lieu. Le cri du manchot ressemble un peu au braiment de l’âne, il pèse entre 2 et 4 kilogrammes et mesure près de 45 centimètres. Le manchot n’a rien à boire avec le pingouin empereur de la banquise qui peut atteindre 30 kilogrammes. Nous pouvons différencier le mâle de la femelle car celui-ci à un bec plus large et plus épais. Chaque femelle pond à la période de printemps et d’automne deux œufs , les manchots sont protégés comme sur cette plage sinon la colonie Sud Africaine qui comptait plus d’un million de manchots aurait été anéantie en 2050. Les prédateurs des manchots du Cap sont les phoques, les requins, les oiseaux, la réduction de leur nourriture à cause de la pêche industrielle, la pollution, les maladies virales et les ramasseurs d’oeufs qui les exportaient. Pour se nourrir les manchots pêchent en groupe, ils entourent les bancs de poissons et chacun leur tour ils pénètrent dans le banc de poissons pour aller sy nourrir. Le manchot nage à une vitesse de 7 kilomètres heure, plonge à 130 mètres pour pêcher et il peut rester jusqu’à 2 minutes sous l’eau. L’empereur des banquises plonge à plus de 530 mètres pour aller chercher sa nourriture et peut rester sous l’eau pendant 18 minutes. Les petits manchots mesure 5 centimètres à la naissance, les cinq premiers jours ils auront les yeux fermés, ils sont de couleur grise couvert de plumes. A l’âge de trois mois ils deviennent gris clair, gris blanc et à l’âge d’un an ils perdent leurs plumes pour devenir noir et blanc. Un pingouin vit en moyenne près de vingt ans, nous avons pu les approcher de près mais il est interdit de les toucher et de les nourrir afin qu’ils gardent leur instinct de pêche. Après un bon bol d’air nous avons repris notre route en direction du restaurant qui se trouve sur cette immense plage de plus de 35 kilomètres de long. En Afrique du Sud il n’est pas rare d’apercevoir des panneaux sur les maisons à vendre conviant l’acheteur potentiel d’effectuer une visite collective du bien à vendre menée par un agent immobilier, ces visites ont surtout lieu le dimanche, cette méthode permet au vendeur de ne pas être déranger à tout instant. Les visites collectives des maisons sont annoncées dans les journaux le samedi avec la photo de la maison ainsi que l’heure de la visite et l’adresse. Après un bon repas nous sommes repartis en direction de la réserve nationale du cap de Bonne-Espérance, Nous longeons toujours l’océan Atlantique qui représente le tiers des côtes Sud Africaines, la pêche est très développée dans cette région. L’agriculture bénéficie du climat méditerranéen ce qui procure à la province du Cap Ouest de bonnes ressources financières. Le tourisme a une place importante dans la province, la ville du Cap fait partie des cinquante plus belles villes au monde, elle reçoit chaque année plusieurs millions de visiteurs qui créent beaucoup d’emplois car en Afrique du Sud 12 touristes induisent un emploi. Le Cap est aussi la capitale de la mode et du film publicitaire, la forêt et la sylviculture qui compte plus de 3600 hectares de forêts plantées, la province compte aussi 74 parcs naturels qui couvrent 750000 hectares. Aux larges des côtes on exploite du gaz naturel, 2 centrales thermiques procurent de l’électricité, la seule centrale nucléaire d’Afrique du Sud est située au Cap qui produit 3% de la consommation électrique de l’Afrique du Sud. L’élevage bovin, ovin et du poulet sont très développés dans la province Ainsi que la culture maraîchère et fruitière sans oublier la viticulture. Par contre le sous-sol de la province du Cap Ouest n’est pas riches, toute l’activité minière est concentrée dans le nord du pays près de Johannesburg. Nous arrivons à la Réserve nationale du cap de Bonne-Espérance qui est un royaume floral unique en son genre, certaines sortes de plantes ne poussent nul part ailleurs au monde que sur la province Ouest du Cap. Cette réserve nous rappelle par son paysage à la terre des Landes ou au maquis corse avec de petits buissons de différentes couleurs des grands massifs de protéas jaune, du blanc et beaucoup de vert. Cette réserve a été établie en 1938 à la pointe la plus au Sud-Ouest du continent Africain qui a une superficie de 7750 hectares. La réserve comprend 40 kilomètres de côte Particulièrement rocheuse mais nous pouvons y trouver quelques jolies plages de sable fin. Nous pouvons y admirer plus de 1800 espèces de plantes. La plupart endémique à la région du Cap, plus de 50 espèces de mammifères, 40 espèces de reptiles et d’amphibiens et 250 espèces d’oiseaux comme le cormoran, l’oie Egyptienne, le héron cendré, l’ibis sacré. La réserve a son apogée quand les protéas sont en fleurs dont la couleur dominante est le jaune, sans oublier le blanc et l’orange. La végétation du Cap Fimbos qui veut dire «la feuille du Cap épaisse», en effet au monde dans le domaine des fleurs, il existe 6 royaumes floraux dont le plus grand est le royaume Boréal qui recouvre 40% de la surface de notre planète et le plus petit est celui du cap de Bonne-Espérance qui recouvre 0,004% de la surface de la terre. Si c’est le plus petit en surface, il est sûrement le plus grand par rapport aux différents nombres de ses espèces puisque nous avons plus de 8500 différentes espèces de plantes. Si cette région recense autant d’espèces de plantes c’est grâce à la couverture de glace dont elle a été recouverte voici 110 millions d’années et depuis sa déglaciation aucune période glacière a réapparu ce qui a permis aux plantes d’évoluer. Cette région a bénéficié également par rapport aux vastes plaines de l’hémisphère Nord de périodes géologiques favorables à l’habitat des plantes ainsi que le climat. La végétation du Cap Fimbos est composée de bruyère du Cap qui en est la plus grande des familles, la famille des protéas, la famille des roseaux, la famille des plantes médicinales et la famille des plantes à bulbes. La réserve est ouverte toute l'année dans laquelle nous pouvons nous promener en faisant tout de même attention au serpent du Cap appelé (cap cobra), qui vit dans cette réserve c'est le serpent le plus venimeux du monde. La réserve offre des randonnées, des lieux de pêche ainsi que des aires de pique-nique où il faudra faire garde aux babouins qui viennent voler dans nos paniers de provisions. Aucune construction n’est bâtie sur la réserve, la végétation est très basse au milieu de rocher de grés et de granit, sur la réserve sont situés deux phares, les habitations des employés qui travaillent à l’entretien de la réserve et quelques constructions afin de permettre aux touristes de s’approvisionner. L’hiver un fort vent souffle sur cette extrémité Sud-Ouest de l’Afrique ce qui explique une végétation très rare qui pousse sur un sol sablonneux très pauvre en éléments nutritifs. La végétation du cap Fimbos à la particularité de se reproduire tous les 5 ans, si nous mettons une graine sur le sol il nous faudra 5 ans avant d’avoir la première fleur. Si les oiseaux marins sont nombreux à cet endroit, nous y trouvons aussi des colibris du Cap. Au milieu de la réserve nous apercevons des bancs de sable amenés par le vent sur lesquels nous pouvons voir des antilopes ou des singes appelés babouins qui ont la taille d’un enfant de 3 ans et de couleur noire. Le sol est jonché de griffes de sorcière ou de belle-mère qui sont parsemées de protéas royales en fleurs qui ressemblent à celles de l’artichaut de couleurs rose et blanche. Deux croix sont érigées sur la réserve aux deux navigateurs portugais qui ont découvert l’Afrique du Sud Bartelemeu Dias en 1488, Vasco de Gama qui a découvert la route des Indes en contournant l’Afrique par le cap de Bonne-Espérance. Nous nous dirigeons vers le cap de Bonne-Espérance et son phare situé à 249 mètres du niveau de l’océan, il a été construit avec des matériaux provenant de l’Angleterre arrivés à la base navale de Samean Stones les matériaux étaient acheminés par chariots jusqu’à la pointe du cap. Le phare a été inauguré en 1860 son premier gardien a été Monsieur Cohé qui y resta jusqu’en 1919, le phare mesure 9 mètres de haut. On s’est aperçu très vite que le phare était placé trop haut et souvent recouvert de brume, En 1872 les autorités ont décidé de construire un nouveau phare situé à 87 mètres au-dessus du niveau de l’océan. Cette décision devenait obligation au premier naufrage qui aurait lieu au Cap de Bonne-Espérance, celui-ci est survenu le 18 avril 1911, un navire portugais avec 774 personnes s’échoua au pied du phare. L’équipage eut le temps de mettre les embarcations de sauvetage à la mer Ce qui limita les dégâts et seulement 4 personnes périr noyées. La décision a donc été prise de construire le nouveau phare qui fut électrifié en 1936, aujourd’hui il fait partie d’un des phares les plus puissants des côtes Sud Africaines dont la portée est de 63 kilomètres et donne 3 flash toutes les 30 secondes. Nous sommes montés au phare de la pointe du cap à bord d’un funiculaire puis nous avons gravi les derniers mètres à pied, du haut du phare nous avons pu scruter la côte Est et la côte Ouest de la péninsule du Cap. Nous sommes redescendus du phare au parking du bus en courant sous une pluie battante. Un circuit de randonnée permet de se rendre de la pointe du cap au cap de Bonne-espérance endroit le plus au sud-Ouest de l’Afrique, nous avons fait le trajet à bord de notre bus. Bartelomeu Dias en 1488 avait passé le cap de Bonne-Espérance sans s’en apercevoir et il débarqua 400 kilomètres plus loin à Port Elisabeth situé sur l’océan Indien, c’est au retour qu’il a fait escale au Cap et découvert cet endroit. Bartolemeu Dias donna le nom de cap des Tempêtes ou des Orages à cet endroit mythique, c’est jean II roi du Portugal qui donna son nom actuel au cap de Bonne-Espérance. C’est sous un ciel gris et menaçant avec un océan assez calme que nous avons vu et foulé le cap de Bonne-Espérance qui est en forme de demi-lune avec une végétation très courte, quelques rochers, nous sommes accueillis par des mouettes et des cormorans. Nous pouvons nous imaginer que depuis ce point stratégique à 10 heures se trouve l’Australie, à 14 heures l’Argentine et à midi le pôle Sud. Pendant une accalmie de la pluie nous avons posé derrière le panneau qui indique la position du Cap pour y prendre une photo. Sous une pluie battante nous avons pris le chemin du retour pendant lequel Laurence a continué à nous raconter l’Afrique du Sud. Avant les colons Européens et bien avant les Cosas, les Zoulous toutes ces tribus Africaines que nous connaissons aujourd’hui, cette partie du monde était déjà habitée par les Bushmen ou hommes de la brousse. Les bushmen est la peuplade la plus ancienne d’Afrique du Sud. Les Européens sont arrivés en Afrique du Sud par la mer alors que les tribus noires y sont parvenues par l’intérieur du continent Africain. Les Bushmen vivaient de chasse, de cueillettes et d’autres denrées nécessaires au maintien de la vie en sorte qu’ils étaient entièrement tributaires de leur environnement. Nous ne savons pas depuis combien les bushmen sont établis en Afrique du Sud mais des ossements humains qui remontent à plus de 10000 ans avant notre ère prouve qu’ils étaient déjà présents dans cette région. Les Bushmen génétiquement sont apparentés aux nègres d’Afrique mais l’ascendance remonte loin et ne ressemble guère de nos jours à la plupart des autres peuplades Africaines. Pour les Bushmen la danse n’était pas seulement une récréation, elle était souvent inspirée d’une vie spirituelle, la croyance en des esprits est commune à tous les Bushmen animaux et éléments célestes ainsi que phénomènes tel que la pluie étaient personnifiés en tant que surnaturels. Les régions de l’Afrique Australe et du plateau intérieur du pays contiennent aujourd’hui les plus riches collections au monde d’art rupestre. Les gravures étant faites sur des roches de dolorithe, les peintures se présentent sur des parois de grés, de granit ou de calcaire d’abris rocheux. Il est très difficile de déterminer la date de ces peintures mais parfois on estime que certaines remontent à plus de 10 milliers d’années. Les sujets les plus répétés sont les animaux les éléphants, les girafes, les antilopes et les dessins géométriques, les silhouettes humaines étant rares, les couleurs employées sont des substances de différents pigments terrestres. Quand les Bushmen ont vu les premiers colons arrivés qui étaient de passage, ils étaient assez contents De voir des petits blancs avec lesquels ils faisaient des échanges. On échangeait de la viande contre de la poterie, du cuivre, du verre du tabac et de l’alcool mais malheureusement au XVIIe siècle les Portugais ont décidé de venir s’installer définitivement sur le Cap, ils ont commencé à prendre les meilleurs pâturages des bushmen. Les autochtones ont commencé à se rebeller mais ils n’avaient que leurs flèches empoisonnées Alors qu l’homme blanc avait le bâton magique le fusil. L’homme blanc à commencer à mettre les noirs en esclavage ou de les tuer, au XVIIIe siècle les épidémies sont arrivées par bateaux et 90% des bushmen ont été décimés, la population des bushmen avait décidé de partir à l’intérieur des terres beaucoup moins hospitalières sur lesquelles ils retrouvèrent les Cosas et de nouveaux conflits eurent lieu toujours à propos de pâturages afin de nourrir le bétail. Les Bushmen n’ont jamais pu s’adapter à la société d’aujourd’hui cette peuplade allait complètement disparaître, on les a tout d’abord mis dans des réserves puis ils sont partis vers les bidonvilles où l’alcoolisme commençait à les prendre. En 1996 le gouvernement afin de sauvegarder cette population a décidé de leur donner des terres dans le désert du Kalahari et dans le désert de Namibie. Aujourd’hui on peut encore dénombrer plusieurs milliers de bushmen qui vivent dans ces régions, la France a rendu, il n’y a pas très longtemps les restes de la Vénus appelée la Vénus Ottento, cette jeune femme bushmen de 16 ans qui a été amenée au XIXe siècle en Europe. On lui avait promis de faire fortune grâce à ses formes très exagérées sa grosse poitrine et son gros derrière, pendant six ans elle a été exposée dans tous les cirques au monde, elle a fini dans la pauvreté, la misère et la prostitution. Une fois morte on a mis ses restes dans du formol afin qu’ils soient exposés dans tous les musées du monde et notamment au musée de l’homme à paris. Le gouvernement Sud Africain a réussi à récupérer les restes de cette pauvre jeune femme et voici deux mois elle repose dans une tombe dans la province Est du Cap. Voici donc l’histoire de la plus ancienne peuplade d’Afrique du Sud que l’on a appelée les bushmen, les sanes, les koykoys, les ottentos et les Cosas ou ces hommes et femmes vivaient en êtres pacifiques en Afrique du sud avant que l’homme blanc et que l’homme noir arrivent. Le plus gros problème des Bushmen dans le désert c’est l’eau car le gibier est présent dans ces zones, les gouvernements sont obligés de les approvisionner en eau et la vie est beaucoup plus difficile que lorsqu’ils habitent près des côtes. Nous ressortons de la réserve où nous apercevons un élevage d’autruches, nous passons devant un marché Africain qui propose des statues d’animaux de 2 mètres de haut en bois ou de pierre de savon, nous pouvons voir des femmes Africaines qui portent des charges sur leurs têtes. Nous traversons le village de Scarborough dont le nom a été donné par son premier propriétaire qui était Anglais de la ville de Scarborough en Angleterre, aujourd’hui ce village est résidentiel de maisons secondaires où de vacances, tous les matériaux sont utilisés pour la construction des habitations qui en fait le charme. Certaines maisons sont en pierre avec un toit en chaume ce qui fait penser à un moulin, tout ce village est en bord d’océan. Nous longeons toujours la mer avec d’immenses plages de sable blanc très fin et des dunes, la végétation est de tons verts, jaune et rose et du brun des troncs calcinés lors des derniers incendies. Nous commençons à apercevoir la montagne de la sentinelle qui se trouve près du petit port de Hout Bay que nous avons visité ce matin. Nous circulons au milieu de petits immeubles construits sous l’Apartheid afin de loger la population noire qui travaillait à la ville, ces habitations sont pleines de couleurs avec l’école en briques rouges. Il faut signaler que tous les bâtiments publics ou administratifs sont construits en briques rouges. La pluie est toujours aussi forte et devant notre bus, la voiture qui nous précédait est entrée en collision avec un eucalyptus qui vient d’être arraché par la force du vent, heureusement il n’y a que des dégâts matériels. Nous avons contourné la voiture accidentée et l’arbre afin de continuer notre tour de péninsule où les arbres plient sous les bourrasques du vent. Nous passons dans une zone industrielle où tous les bâtiments sont barricadés avec des barbelés contre l’insécurité et le vol. Nous apercevons dans des pâtures des vaches, des ânes apportés par les Hollandais pour travailler la terre, nous passons devant un grand mur qui renferme des animaux de la vie sauvage. En se rapprochant de l’agglomération du Cap nous commençons à découvrir les bidonvilles où vivent les pauvres noirs Sud Africains. Après le franchissement d’un col nous traversons une réserve Fimbos de 330 hectares, aux abords de celle-ci des locaux proposent des roseaux et des morceaux de bois que l’on emploie pour la construction des maisons, pour clôturer les animaux, le bois pour faire le feu de cheminée ou le brail (barbecue). Nous arrivons ensuite sur la ville du Cap terme de notre circuit du tour de la péninsule où nous pouvons admirer des genres de petits glaïeuls, sur notre droite nous avons la montagne avec d’énormes arbres qui font penser à des mimosas que l’on appelle des Ports jaksons, ce sont des arbres qui demandent beaucoup d’eau et qui posent beaucoup de problèmes à la nappe phréatique ce qui fait qu’à certains endroits on les abat. Nous repassons au pied de la montagne du diable quartier résidentiel où Monseigneur Desmond Tutu possède une de ses résidences et c’est le quartier des ambassades. En Afrique du Sud il y a 22 confessions d’obédiences différentes dont la religion la plus pratiquée est la religion catholique dont 10% de la population Africaine, puis la religion anglicane beaucoup pratiquée par les Africains, la religion protestante surtout pratiquée par la population Métisse, l’église protestante réformée Hollandaise et la religion Musulmane. Nous sommes passés devant la résidence du Président Mbeki dans laquelle il séjourne quand il vient au Cap, nous passons ensuite devant l’université du Cap très belle réalisation de style Anglais qui a été fermé en 1959 au peuple de couleur et aux Africains. Les bâtiments de l’université sont recouverts de lierre, en toile de fond apparaît la montagne du Diable et devant l’université un immense terrain de rugby. Toujours dans la périphérie du Cap nous passons devant un moulin construit non pas par un hollandais mais un Suédois, il a été restauré 3 fois, les ailes ont été offertes par le gouvernement des Pays-Bas. Avant de rejoindre le front de mer appelé Victoria Alfred Waterfront en l’honneur du fils de la reine victoria qui est arrivé au cap à l’âge de 16 ans en 1860, nous sommes passés à notre hôtel. Ce front de mer est constitué de hangars, des hôtels au bord d’une petite rivière, des bateaux sur le quai en attente d’être nettoyés, un pavillon BMW, de splendides appartements qui font partis de la marina du front de mer. Les anciens docks ont été transformés en centre commercial où plus de 80 boutiques, restaurants se sont établis, cette réalisation a été inspirée de celle de San Francisco et de Van couver. Ce quartier est sous la vigilance de société de gardiennage, de caméras afin de donner toute la sécurité à la population et aux visiteurs. Plusieurs millions de visiteurs viennent chaque année à Waterfront pour y faire leur shoping dans les boutiques les plus luxueuses de la province. Un bassin ayant le nom du fils de la reine Victoria est en attente de construction d’une nouvelle marina et d’un canal qui traversera une partie de la ville du Cap. En 2003 on sera capable de traverser cette ville en bateau, nous apercevons un bâtiment en briques rouges qui renferme un aquarium qui contient plus de 5000 espèces de poissons. Nous passons devant l’hôtel où Bill Clinton a séjourné lors de sa visite en 1998 en Afrique du Sud. Nous apercevons une demeure aux murs blancs avec des tours qui est l’endroit où nous avons un collège et un hôtel mais qui était auparavant un endroit où on torturait les prisonniers, les esclaves avant de les envoyer sur l’île de Robben Island. Nous avons circulé dans Waterfront dans des rues piétonnes où les arbres illuminés de petites lanternes, Nous avons pris le dîner dans un restaurant belge où nous avons savouré une bonne soupe de poissons ainsi que de l’antilope springbok. Depuis la salle de restaurant nous pouvions apprécier le spectacle des phoques qui s’amusaient dans le bassin du port. Après une journée pluvieuse où la nourriture a été arrosée de Riesling Sud Africain et de bière nous avons rejoint notre hôtel où nous attendait un bon lit.

«4» le quatrième jour en route pour la vallée des vignobles Sud Africains, nous commencerons par la vallée de Parl, la vallée française puis la vallée de Stellenbosch. Dans un quotidien de la province ouest du Cap un article a pour titre «les médecins doivent décider quels bébés doivent mourir», à savoir que la province du Cap est la plus en pointe en ce qui concerne ses hôpitaux et les médecins qui y pratiquent les soins. L’unité des bébés de l’hôpital où le professeur Barnard a effectué la première transplantation cardiaque perd 2 à 3 bébés par semaine car des décisions difficiles sont à prendre. A cause de restriction budgétaire les médecins doivent sortir les bébés prématurés des couveuses et les laisser mourir est une chose qui arrive très fréquemment dans cette unité. Un manque de ressources et d’argent ont amené à cette situation doublée avec le fait que les équipements dans cette section ont plus de «30 ans d’âge et que les appareils déficients ou cassés ne sont pas réparés. Les soins sont déterminés par le budget et non par simple besoin, quelque fois les médecins sont obligés de mettre deux bébés dans la même couveuse et de choisir de sortir le bébé le moins lourd qui a le moins de chance de survie car cela revient trop cher. En un mois sur 483 bébés nés prématurés 33 pesaient moins de 1 kilogramme, si le taux de survie était de 98% pour les bébés de plus de 1 kilogramme il était de 38% pour les bébés de moins de 1 kilogramme. Les 33 bébés qui pèsent moins de 1 kilogramme reviennent 10 fois plus cher que le groupe des bébés plus lourd, ils prennent donc la plupart du budget et beaucoup de temps de la part du personnel. Sur les 2 dernières années le personnel a été réduit de 50%, une nouvelle manière a été de faire assurer le rôle de couveuses aux mères qui vont agir en gardant leur bébé près de leur ventre pour leur assurer un maximum de chaleur, dite la méthode kangourou. Le plus dur pour le personnel c’est de prendre la décision avec les bébés de moins de 1 kilogramme qui ne seront pas mis en couveuse à moins d’extrêmes circonstances. Le budget est tellement restreint a dit le responsable de cette unité qu’il est beaucoup moins cher de laisser le bébé mourir que de le laisser vivre, cela est une manière inhumaine mais c’est hélas la réalité. Les enfants meurent d’une façon digne et humaine, les parents sont informés étape par étape par le personnel soignant, la chapelle de l’hôpital est ouverte 24 heures sur 24, cet hôpital est le seul en Afrique du sud qui effectue des transplantations cardiaques mais voit de l’autre côté des bébés mourir. Monsieur Mandela et Mbeki ont offert les soins gratuits aux enfants de moins de 6 ans, est-ce faux, pourtant seul le coût d’une transplantation cardiaque ferait fonctionner la section des enfants prématurés pendant un mois. Alors quel est le bon choix offrir un nouveau cœur à une personne de 50 ans et plus ou laisser un bébé mourir. Cet article a bouleversé tout le monde, des compagnies privées se sont émues et elles ont donné de l’argent afin que l’hôpital achète de nouvelles couveuses, on fait souvent appel à la générosité par les radios où dans les centres commerciaux pour acheter des appareils de radiologie pour cet hôpital. Comme le gouvernement n’a pas assez d’argent ce sont des fonds privés qui viennent au secours des besoins pour les hôpitaux en plus il y a une pénurie d’infirmières qualifiées et de médecins qui quittent les hôpitaux publics pour aller dans les établissements privés. Beaucoup de personnel hospitalier est parti à l’étranger plus particulièrement en Nouvelle Zélande et en Australie où les conditions de travail et de salaires sont meilleures. L’Afrique du sud aujourd’hui fait appel à des médecins étrangers dont la plupart viennent de Cuba pour aller exercer dans les zones rurales ce qui entraînent des problèmes de communication avec les malades. Les jeunes médecins qui sortent de l’université ont obligation d’exercer 2 ans dans le public avant de tenter leur aventure dans le privé, c’est le gouvernement qui décidera de l’affectation du nouveau médecin dont le plus souvent on l’envoie en zone rurale ou dans les quartiers difficiles. L’Afrique du Sud compte 217 hôpitaux privés et 433 hôpitaux publics, le gouvernement s’est engagé avec la nouvelle constitution de permettre à tout individu de pouvoir se soigner, c’est un défi important que l’on est entrain de relever avec toutes les difficultés budgétaires, de formation et de qualification que cela imposent. Le plus grand hôpital au monde est celui de Soweto qui contient plus de 3000 lits, c’est une ville dans la ville. Les pauvres qui vivent dans les bidonvilles ont droits aux soins dans les hôpitaux publics avec des heures d’attente pour être auscultés et parfois ils n’ont pas droit aux médicaments car ils ne sont plus disponibles. L’espérance de vie en Afrique du Sud est entrain de chuter elle est passée de 70 ans à 65 ans, tout cela à cause du fléau qu’est le SIDA. Chaque jour 1600 cas de SIDA sont déclarés en Afrique du Sud, dans la province Ouest du Cap il y a 48 nouveaux cas par jour, la région la plus affectée par le SIDA et la région de Durban. Aujourd’hui plus de 15% de la population Sud Africaine est infectée par le SIDA, le président Mbeki est très contesté à propos de ses positions sur la maladie, il a dit que le virus du HIV n’était pas la première cause de mortalité en Afrique du Su et que le virus du HIV n’était pas lié avec la maladie du SISA. Mbeki a aussi dit qu’il valait mieux faire de la prévention que de soigner les personnes atteintes du SIDA, les médecins certifient que la prévention coûte plus cher que de donner un traitement. Si les femmes enceintes atteintes du SIDA pouvaient être autorisées à prendre un traitement, il y aurait 50% de chance de plus que l’enfant ne soit pas infecté par la maladie. Nelson Mandela a fortement contesté pour une fois le président Mbeki, il a tenté un procès contre le gouvernement qui malheureusement a été perdu. La ligue anti SIDA par contre à gagner son procès contre le laboratoire qui avait la patente pour les médicaments car le gouvernement les trouver trop chers mais le gouvernement a refusé d’acheter ces drogues car pour lui elles avaient des effets secondaires. Ce problème dure depuis 2 ans, finalement ce sont les provinces qui offrent aux hôpitaux publics les médicaments aux jeunes femmes enceintes infectées du SIDA. Il y a toute une éducation à faire afin de résoudre ce fléau, certaines croyances assurent qu’un homme atteint par le SIDA pour être guéri, il doit avoir une relation sexuelle avec une vierge ce qui favorise le viol de nombreuses jeunes et petites filles quand même ce ne sont pas des bébés. On attribue au gouvernement l’acte de génocide pour sa vision sur le SIDA afin d’éliminer les générations perdues mais une autre question se pose en ce qui concerne l’impact sur l’économie. On estime que 27% des mineurs sont infectés par le SIDA et la compagnie Debers qui exploite les mines a décidé d’acheter les médicaments pour venir en aide à leurs employés, beaucoup de grandes compagnies ont d’ailleurs pris cette initiative. La plupart des gens qui vivent dans les bidonvilles votent pour l’ANC, ils n’ont pas de moyens de communiquer, de s’informer car ils n’ont peut-être pas la télévision ni les moyens d’acheter des journaux si même ils pouvaient la plupart ne savent pas lire. A l’époque de l’Apartheid les pauvres des bidonvilles étaient privés d’éducation et de scolarité alors il y a un grand travail afin que les parents envoient leurs enfants à l’école. Le président Mbeki dont le père était prisonnier avec Nelson Mandela et ami intime a été éduqué à Oxford, il est beaucoup critiqué par les syndicats sur son train de vie sur l’achat d’un avion personnel dont l’argent aurait mieux servi à la construction de maisons décentes. Mbeki fait un peu ce qu’il veut car personne n’ose le contredire à part la responsable du parti Communiste Sud Africain Patricia Delisle qui est une femme formidable, malgré sa minorité elle arrive a dénoncé les scandales politiciens dont le dernier en date accuse directement Monsieur Mbeki dans un trafic d’armement avec des pays étrangers. Tout est étouffé car tous les gens du gouvernement sont des anciens prisonniers de l’Apartheid, des amis, des cousins et des copains qui font profiter leurs frères et sœurs plutôt que le peuple Sud Africain, c’est ce que l’on appelle la corruption. Nelson Mandela n’a jamais été un politicien ni un économiste, il était avocat mais après 27 années de prison loin du monde, il s’est retrouvé projeté sur la scène internationale, devenu président de la république il était un peu déconnecté de la vie active suite à sa détention. Il s’est retrouvé mal entouré au départ mais Nelson Mandela est un vrai démocrate et un homme très intelligent aimé par tout le monde en Afrique du Sud, il s’est aperçu que de l’argent passait où elle ne devait pas être. Suite au scandale de l’armement Monsieur Mbeki a réussi avec des règles de la constitution de dissoudre la commission des finances ce qui laisse ouverte la porte à tous les abus. Depuis le mois de juin 2001 le gouvernement donne des KVH d’électricité gratuits ainsi que des mètres cubes d’eau aux personnes qui vivent dans les bidonvilles, les lions club, EDF sans frontière et beaucoup d’autres associations font beaucoup d’actions afin de soulager la vie dans les bidonvilles. Des enfants meurent de faim en Afrique du Sud ils sont orphelins de père et de mère morts à cause du SIDa, ils sont livrés à eux-mêmes, ils vivent donc d’expédients et envahissent les centres villes où leur seul plaisir et de sniffer de la colle. Si c’est vrai que l’Apartheid était un régime horrible et inhumain, les populations noires grâce à leur lutte ont gagné leur liberté il faut que le gouvernement élu démocratiquement par tout le peuple Sud Africain se préoccupe de la misère des sans logis. Le Rand est sur dévalué par rapport aux autres monnaies à cause des agissements du gouvernement et des interventions de Monsieur Mbeki dont la dernière et le seul à dire que les dernières élections présidentielles au Zimbabwe avaient été justes et honnêtes. Le président Mbeki a été amené au pouvoir par Nelson Mandela et élu grâce à son parrainage, pour le moment personne d’autre n’a l’envergure ou la possibilité de prendre la responsabilité de l’ANC à part Mbeki qui est aussi confronté à des mouvements d’humeurs de la base de son électorat. En Afrique du Sud le parti majoritaire est l’ANC, les autres partis sont le parti démocratique Alliance, l’ancien parti de l’Apartheid a été reformé appelé nouveau Parti National qui s’est associé dans la province Ouest du Cap avec l’ABC, le parti communiste composé de noirs et de quelques blancs, le parti UDM parti Africain et le parti d’extrême droite l’ancien parti national appelé AWB qui représente moins de 1% des suffrages. L’approche du volet social et politique nous a permis de nous extraire de l’agglomération du Cap et nous a transportés au milieu de culture composée de vignes, d’acacias et de troène qui protègent les champs cultivés. Au loin nous apercevons la chaîne de montagnes appelée (du Toit), derrière cette chaîne de montagnes est située une vaste vallée viticole où on récolte beaucoup de raisins de table. De nombreux élevages de poulets sont installés dans cette région, le poulet est la chaire première consommée en Afrique du Sud. Un français s’est lancé dans l’élevage d’ois afin de faire du foie gras et suite à un reportage à la télévision, la Spa s’est offusquée on l’a obligé à cesser son activité. La vallée regorge aussi d’agrumes des orangers, des citronniers y sont cultivés, entre les deux voies d’autoroute sont plantés des lauriers multicolores. Nous arrivons dans la vallée de Parl qui possède une végétation très riche, cette vallée est entourée de montagnes, les maisons sont blanches avec le toit en chaume. Sur le bord de la route des vendeurs proposent des fraises, des protéas et petits tonneaux que nous pouvons utiliser comme pots de fleurs. Cette vallée de Parl a été découverte par un Portugais qui s’appelait Antonio Gabema ébloui par une montagne en forme de diamant qui surplombait la vallée, il la nomma Parl (perle). Cette vallée est très fertile, elle est traversée par une rivière appelée rivière de la Montagne Burg en Afrikaans. Cette vallée de Parl est la vallée la plus industrielle après la ville du Cap l’arboriculture, la viticulture est importante sans oublier la fabrication de meubles artisanaux, les briqueteries et les conserveries de fruits et de légumes sont légions dans cette région. Le sol regorge de granit que l’on extrait pour la construction des maisons mais c’est aussi le berceau de la langue Afrikaans, Sur une colline on aperçoit une obélisque qui fait 57 mètres de haut ce monument s’appelle le Taal qui veut dire le langage en Afrikaans, c’est le seul monument au monde qui a été édifié en la mémoire d’un langage, il a été inauguré en 1973 en pleine politique de l’Apartheid. L’Afrikaans est parlé depuis 1876 mais il a été reconnu comme langue qu’en 1925, aujourd’hui ce langage fait partie des 11 langues officielles du pays. Nous roulons au milieu des vignes, des montagnes, la terre est jaune, nous apercevons des moutons mérinos et des caraculs, des autruches, des chèvres, des vaches et des chevaux sans oublier d’innombrables oiseaux. Le peuple Afrikaner est composé de Hollandais, d’Allemands et également de Français qui sont arrivés au XVIIe siècle, ce composant Européen c’est identifié plus tard comme peuple blanc Africain. Le peuple Afrikaner a surtout été créé par les Français plus que par les hollandais qui étaient venus ici uniquement pour créer une station de ravitaillement et pouvaient avoir l’occasion de retourner chez eux au bout de cinq ans. Les Français qui étaient des Calvinistes pourchassés par les persécutions religieuses étaient venus ici non pas par goût de l’aventure ni pour une vie au-delà des mers mais pour conserver à l’origine leur identité Française et surtout leur foi et ce sont eux qui auraient été les piliers de la nation Afrikaner. Nous arrivons dans la vallée Française appelée à l’origine la vallée des Eléphants, elle est entourée de montagnes, elle est composée de champs avec des domaines agricoles, elle est dominée par une magnifique montagne appelée Semens Burg nommé en l’honneur du troisième gouverneur du Cap ou alors d’après le révérend Simon qui était le pasteur des Huguenots Français. Dès le début du XVIe siècle les Calvinistes Français ont commencé à être persécutés, on leur demanda de se convertir à la religion catholique sinon il subissait des supplices le paroxysme fut atteint le 25 août 1572 avec la nuit de la Saint Barthélemy. Dès 1561 avec la venue de Louis XIV comme roi de France la vie des Calvinistes devenait de plus en plus difficile pour ceux qui renonçaient d’adjurer, près de 100000 personnes se réfugièrent en Hollande en laissant tous leurs biens derrière eux. En 1679 le gouverneur du Cap voulant lancer sa colonie du Cap fit appel à la compagnie des Indes Hollandaise de lui faire parvenir des Français qui avaient la connaissance de la vigne et de l’agriculture. En échange des terres qui leur seraient données, un voyage gratuit entre la Hollande et l’Afrique du Sud et un prêt d’outils ils pouvaient venir travailler sur leur nouvelle terre d’asile. 300 Français ont été conquis par cette proposition car le voyage était long et difficile, les maladies pouvaient faire des ravages et les navires étaient souvent attaquer par les pirates des cultivateurs, des viticulteurs, des forgerons, des charpentiers et des médecins ont tenté l’aventure, ils ont énormément aidé à l’évolution de la colonie du Cap. Ces hommes et ces femmes ont fondé une communauté unie et soudée par toutes ces persécutions religieuses, les huguenots craignaient d’être séparés. Ils représentaient un cinquième de la colonie du Cap alors par peur du nombre on sépara les familles dans les différentes régions du Cap, on interdit les offices religieux en Français et même dans la vie courante seul les vieillards étaient autorisés à parler Français ce qui amena en 2 générations la disparition de la langue Française au profit du Hollandais qui allait plus tard devenir l’Afrikaans. Le mot huguenot provient de personne unie par le serment ou il pourrait venir des pièces où il y avait l’effigie de Calvin que l’on appelait les huguenots à l’époque de Hugues Capet ou tout simplement huguenot viendrait de Hugues prénom du président des huguenots de Genève. Beaucoup de noms ont la consonance Française dans cette région mais ils ne s’identifient plus du tout comme des français mais à la nation Afrikaner. Nous pouvons admirer entre 2 montagnes une cascade qui prouve que cette région est bien armée pour affronter l’été, beaucoup d’eucalyptus ont été plantés ainsi que des acacias, des sapins, des chênes, des érables et des platanes qui forment des haies afin de préserver les vignes du vent. Nous passons au-dessus d’une rivière, cette vallée de Franschoek des Français ancienne vallée des éléphants où ils avaient élu domicile pour élever leurs petits dans la tranquillité malgré la rencontre de plus en plus fréquentes des premiers colons. Le développement de cette région fut assez lent due à la dense végétation qu’il a fallu nettoyer par la main de l’homme afin de pouvoir y planter des vignes et des vergers. Chaque ferme possédait son puits d’eau fraîche et son moulin afin de subvenir aux travaux domestiques et à leur autonomie à partir du XVIIIe siècle. La petite gare de Franschoek a pour permettre d’acheminer la marchandise pour ravitailler les navires qui arrivaient au Cap après avoir fait un long voyage. Cette ville est devenu municipalité en 1985, la première voiture fut acheté en 1910 et le téléphone quelques années plus tard. En s’approchant de la ville nous rencontrons bien sûr des vignes mais également des roseaux car la zone est marécageuse, sur la montagne est écrit avec des cailloux blancs le nom de la vallée. Nous pouvons voir des champs d’oliviers dont les olives sont utilisées pour faire de l’huile d’olives et de la tamponnade ou purée d’olives. Nous commençons à apercevoir des maisons de style Cap Dush avec leurs façades blanches, leurs frontons à volutes et leurs toits en chaume, dans la ville nous trouvons des restaurants, des magasins d’antiquité et des galerie d’art, la ville vit beaucoup autour de l’activité du tourisme. C’est la capitale de la bonne table et du bon vin, le 14 juillet nous avons les cocardes et les drapeaux bleu, blanc et rouge qui arborent les balcons. C’est une ville magnifique avec des arbres gigantesques où les jacarandas ne passent pas inaperçus. Le mémorial des Huguenots a été érigé pour le 250.me anniversaire de l’arrivée des Huguenots Français sur le sol Sud Africain, il est formé d’un soleil et d’une croix qui représente l’emblème de la foi de ces Huguenots avec trois arches pour la trinité, une femme qui tient dans sa main une bible et une chaîne brisée avec un manteau qui lui glisse le long des épaules qui représente la liberté des consciences, la liberté des religions persécutées, la femme regarde vers un globe avenir en se tenant sur un globe avec la carte de l’Afrique du Sud et un bateau qui a amené les premiers Français sur la pointe de l’Afrique Australe. Le savoir-faire et l’ardeur au travail sont représentés par une gerbe de blé, une vigne et un rouet et devant la femme une main qui représente la sérénité de l’esprit. Arrivés au centre ville nous avons visité le musée des Huguenots qui retrace la longue histoire du Calvinisme en France 1525 la guerre des paysans, 1536 l’institution de la religion chrétienne par Calvin, 1559 le premier synode réformé en France, 1562 le massacre de Roissy et le début des guerres de religion, 1572 le massacre de la Saint Barthélemy, 1593 la conversion de Henri IV, 1598 l’édit de Nantes et 1610 l’assassinat de Henri IV, 1621 expédition de Louis XIII au Béarn, 1628 le siège de la Rochelle, 1629 l’édit de grâce d’Alès, 1652 la déclaration de Saint-Germain, 1661 commissaire enquêteur interprétation à la rigueur, 1681 la fameuse dragonnade du Poitou,1683 la révolte du Dauphiné, 1685 l’édit de Fontainebleau et la révocation de l’édit de Nantes, 1688 apparition du premier désert, 1702-1705 la guerre des Cévennes tous ces faits sont illustrés par des gravures. Beaucoup de correspondances relatives à ces actes sont présentées, des tableaux traitent de toute cette époque, des portraits représentent les acteurs de cette terreur dont celui de Henri IV. Toute une série de gravures relatent les différents conflits et inquisitions infligés par les chrétiens aux juifs, musulmans et protestants. Ce musée renferme également du mobilier qui remonte pour certains au XVIIIe siècle façonné en bois précieux comme des coffres, des buffets, des commodes et des secrétaires sous vitrine est exposé la maquette d’un bateau qui a amené les premières familles huguenotes. Un registre est exposé qui consignait le nom des colons Français avec le nom, la date d’arrivée, le bateau sur lequel il avait voyagé et la région où le gouverneur Hollandais avait décidé de les envoyer afin que les Français ne soient pas ensemble. Une forte concentration de la communauté Française aurait sans doute permis de prendre des responsabilités trop importantes et mis la compagnie des Indes Hollandaise mal à l’aise en cas de conflit avec la France. Certains meubles sont ornés de sculptures très travaillées avec des ferrures de toutes sortes comme en forme de grappes de raisin. Dans une vitrine est disposé une demeure typique d’un domaine agricole avec son habitation, toutes ses dépendances et son environnement. Une salle est réservé à tout ce qui concerne la tonnellerie avec tous les récipients qu’ils existaient à des fins domestiques ou pour l’entrepôt du vin. Une magnifique horloge de style comtoise orne une salle consacrée à des armoires sculptées de feuilles de vigne et à des commodes dont le bois est très lisse à force d’être patiné. Après la visite de la maison des Huguenots nous avons parcouru le parc floral, il est fleuri de toutes espèces de fleurs comme des roses de toutes les couleurs et de protéas qui illuminent les chemins tracés autour des massifs. Après avoir humer plusieurs parfums floraux nous avons fait quelques emplettes dans le magasin du parc floral avant de reprendre la route en direction d’un domaine viticole situé dans la vallée de Stellenbosch. Ce domaine s’appelle le domaine de Speer qui date de 1692. L’histoire de la viticulture Sud Africaine débute tout au début de la colonisation Hollandaise sous son premier gouverneur Jean de Van Ree Becke arrivé au Cap en 1652, il s’est tout de suite rendu compte que le climat et le sol de la région du Cap étaient propice à la viticulture. Il fit venir en 1655 des cépages de Hollande originaires de France, en 1659 le premier raisin fut pressé et le premier vin fut bu. Son successeur Simon Van Stells qui donna d’ailleurs son nom à de nombreuses villes dont notamment la ville de Stellenbosch, il créa la première exploitation viticole en 1685. Ce domaine s’appelait Root Constancia qui est considéré comme le berceau historique de l’économie viticole du Cap. Les vins du Cap eurent une renommée immédiate fort appréciée des monarques français et anglais dont Napoléon. Ce vin n’était pas encore suffisamment bon pour intéresser les hollandais de Hollande, il a fallu attendre les colons Français pour affiner le vin Sud Africain dont la Famille Dutoit et Duvilliers viticulteur Français. Les viticulteurs Sud Africain vont devenir très riche et puissant mais en 1886 le phylloxéra va détruire les 2 tiers du vignoble. Pour subvenir les exploitations agricoles ont changé de culture, elles ont planté des vergers avec des plans Américains qui vont faire la richesse de toute la région. Plus tard on va replanter de la vigne de façon déraisonnable ce qui va provoquer l’écroulement de cette activité. En 1918 le gouvernement crée les coopérative agricole afin de mieux protéger les intérêts en contrôlant et stabilisant les ventes de façon à d’assurer des revenus suffisants aux viticulteurs. En cas de surproduction les coopératives organisent la distillation du vin afin de maintenir le cours du vin. En 1957 on a opté pour la vinification à basse température ce qui a amélioré la qualité du vin, cette nouvelle technique à bénéficier à l’essor du vin rouge dès l’année 1960. En 1973, on a introduit les vins d’appellation comme les AOC, les millésimes et les cépages sur l’étiquette des bouteilles. Aujourd’hui un quart des vins produit en Afrique du Sud sont certifiés contre à peine 10% en 1992. En 1992 on vit la suppression des cotas de production nés 35 ans plus tôt pour pallier la surproduction des vins blancs. La fin de l’Apartheid et la fin de l’embargo international ont favorisé l’essor du vin Sud africain dans le monde entier. Plus de 100 œnologues Français sont venus amener leur savoir-faire dans la culture du vin dans la région du Cap, ces techniciens ont permis au vin Sud Africain de franchir de nouvelles étapes dans le domaine de la qualité du précieux jus de raisin. L’Afrique du Sud est devenu le 6.ème exportateur de vin mondiale dont les 3 quarts sont exportés en Europe occidentale. Le vignoble est concentré à 90% sur la province du Cap, la superficie totale est de 105000 hectares équivalents à la superficie du Bordelais. Les vendanges se déroulent de janvier à avril, la cueillette s’effectue à la main à part quelques domaines qui utilisent des machines à vendanger. Aujourd’hui on fait des campagnes de décépage afin d’éliminer les vieilles vignes de raisins blancs pour les transformer en raisins rouges comme le Cabernet Sauvignon ou le Pinotage célèbre cépage Sud Africain. A l’intérieur des vignes on aperçoit de la luzerne, du blé ou autres céréales en fait c’est uniquement pour garder l’humidité du sol car on arrose les vignes ce qui est formellement interdit en France. La culture gardienne d’humidité sert aussi de compost car l’épaisseur de terre est très faible et ça diminue l’amplitude de l’érosion. Le cépage le plus cultivé en Afrique du Sud reste le Chenin blanc qui est né en Anjou au IXe siècle, un tiers des 105000 hectares de vignoble sont plantés en Chenin blanc soit 3 fois plus qu’en France. Ce cépage a été introduit en Afrique du Sud en 1655, son succès vient que pendant la première moitié du XXe siècle les maîtres de chais étaient payés à la quantité et de sa teneur en alcool, le Chenin blanc compte tenu de sa densité de ses grappes a été le cépage de circonstance pour la production à tout prix plus qu’en temps que cépage noble. Comme cépage blanc, on trouve aussi le Chardonnet pour 6% du vignoble, le Sevillon 90% du vignoble au XIXe siècle et moins De 1% actuellement, le Riesling pour 1% de la production et bien sûr le Sauvignon blanc. Pour les rouges les principaux cépages sont Cabernet Sauvignon il occupe à peu près 2% du vignoble, le Pinotage cépage Sud Africain, la Syrah qui provient de l’ancienne Perse, l’ermitage cépage noble qui vient du Rhône et quelques autres cépages produits en très petites quantités. Le terroir Sud Africain est différent suivant la région de production on trouve du sol de grés sableux plutôt acide, du sol limoneux très fertile, du sol crayeux et du sol graniteux du côté de la vallée de Parl et de la vallée Française. En plus du vin on trouve des mousseux qui sont interdit depuis 1992 de portée l’appellation Champagne, les coopératives décident de la date des vendanges et elles achètent le raisin aux viticulteurs. La coopérative s’occupe de presser le raisin, de la mise en bouteilles, de l’étiquetage avec toutes les informations du vin. Le régime Sud Africain des appellations d’origine partage le vignoble en cinq régions, 10 districts, 32 terroirs et 90 domaines il n’autorise pas d’autre appellation d’origine. Nous gravissons le col de la Passe du diable, les colons pour se frayer un chemin entre les vallées ils utilisaient les traces des animaux sauvages, nous apercevons un immense champ de protéas destinées à l’exportation, des vignes et de nombreux vergers. Cette vallée est très fruitières et elle possède bon nombre de conserverie de fruits comme la pomme, la poire venu d’Europe, la pêche originaire de Chine, la prune originaire du japon, l’abricot venu d’Europe du sud, la nectarine, l’orange le pamplemousse, le citron, le kiwi beaucoup de ces fruits partent vers le marché de l’export. La province Ouest du Cap produit des fruits tempérés mais l’Afrique du Sud bénéficie de plusieurs climats entre le nord et le sud, à Durban par exemple on produit des fruits tropicaux comme la mangue, l’ananas etc. ce qui fait que l’on arrive à avoir des fruits toute l’année. Nous descendons le col de la Passe du Diable où nous découvrons la vallée de Stellenbosch entourée de petites montagnes avec en toile de fond la montagne de la Table et le pic du diable, cette vallée est arborée de forêts d’eucalyptus et de chênes qui protègent les vignes du vent. Le sol est recouvert d’asters, de bruyères, des plantes dans le ton de rose qui sont de la famille des glaïeuls et quelques pins parasols. Cette vallée a été découverte par Simon Van Stells lors d’une promenade à cheval, il y trouva des bois précieux, une rivière qu’il baptisa (la première rivière), comme la population de la colonie du Cap devenait importante il décida de créer une colonie à cet endroit. Une ville s’est donc développé du nom de Stellenbosch (bois de chênes) dans laquelle on a établi une seconde magistrature qui aujourd’hui possède une université très réputée dans tout le pays dont les diplômes sont difficiles à obtenir et l’on enseigne uniquement en Afrikaans. La vallée de Stellenbosch est très large par rapport à la vallée Française, on y trouve de la vigne, des cultures maraîchères et des vergers. La ville de Stellenbosch se trouve à 45 minutes du centre de la ville du Cap, sur les 70000 habitants on compte 12000 étudiants, la langue utilisée est l’Afrikaans. Nous remarquons une usine de fromage de chèvres, on fait également de très bonnes imitations de camembert, de brie, de bleu et beaucoup de fromages à pâte dure. La gare de stellenbosch est de style Cap Dush avec son fronton à volutes, la ville est très fleurie puis nous apercevons la montagne du perroquet. Devant chaque rangée de vignes est planté un rosier afin de prévenir du mildiou, nous pouvons admirer une grande allée de bougainvilliers de toutes les couleurs. Nous longeons un étang avec des jars, des poules d’eau, des cormorans et parfois des pélicans qui viennent s’abreuver. L’étang et toutes les terres qui l’entourent appartiennent à un propriétaire amoureux de la vie sauvage qui a mis de nombreuses espèces d’animaux en pâture sur son domaine comme des springboks, des zèbres, des gnous, des antilopes etc, ces animaux ne sont pas élevés pour être mangés mais uniquement pour le plaisir des yeux. Nous arrivons au domaine vinicole de Speer qui a été transformé en base touristique ses maisons blanches à toit de chaume sont entourées de terrain de jeux, de tennis, d’un centre équestre, d’un parc animalier et d’une immense roseraie. Nous avons dégusté dans une dépendance de la propriété 4 vins rouge et 3 vins blancs, après cet apéritif vinicole nous sommes passés à table dans une salle de restauration situé en plein cœur du domaine vinicole. Après le repas nous avons arpenté le domaine dont le parc animalier où sont présentés des guépards et un aigle Marshall qui est le plus grand d’Afrique, c’est un bébé âgé de 4 mois qui pèse 4 kilogrammes, il est tombé de son nid il a été recueilli et dès qu’il sera rétabli on lui rendra sa liberté. L’aigle Marshall mâle à une envergure de 2 mètres et la femelle de 2,50, le jeune aigle était sur l’épaule d’un homme qui répondait aux questions des touristes au sujet du rapace. Ensuite nous reprenons la route pour visiter la ville de Stellenbosch avec ses petites maisons au oit de chaume et en tôle ondulée peintes de toutes les couleurs. Certains domaines logent leurs employés, offrent une crèche pour garder les jeunes enfants et s’occupent de l’éducation des enfants afin de fidéliser la main d’œuvre. Le cadre dans lequel nous circulons est toujours composé de vignoble avec des haies d’arbres pour le protéger, des domaines avec de petites maisons et à l’horizon de petites montagnes. A l’entrée de Stellenbosch, nous apercevons une manufacture de sylviculture et une immense coopérative avec sa longue allée de bougainvilliers de toutes les couleurs attachés au grillage. Nous voici à Stellenbosch où nous croisons une voiture de marque Citroën type traction, la vigne est carrément dans les faubourgs de la ville connue également pour ses chênes plantés par ce gouverneur égocentrique Simon Van Steels qui allait donner son nom à la ville de Stellenbosch. Dans une des rues principales nous pouvons admirer des petites maisons à toit de Chaume qui sont devenues de véritables monuments car elles sont classées au patrimoine national, elles représentent le style Cap Hollandais. Cette ville a été détruite 3 fois par des incendies et le chaume de certaines maisons a été remplacé par de la tôle ondulée, les portes sont de style Victorien et les frontons sont à volutes. D’autres maisons sont vraiment de l’époque Anglaise avec des balcons avec ses coulures en fonte que l’on appelle les dentelles des pantys de grand-mère. Nous passons devant un grand bazar appelé de l’oncle Sam qui existe depuis 1904, tenu par deux vieilles dames Afrikaners, dans ce bazar on y trouve de tout, de la petite culotte aux sardines séchées. Le long des avenues sont creusées des rigoles qui sont reliées à la rivière, auparavant à certains moments de la journée on ouvrait des vannes pour alimenter ces rigoles afin que les ménagères aient de l’eau courante pour effectuer leurs tâches domestiques, elles étaient mises également en eau lors d’incendie. La ville est très jeune, nous pouvons y apercevoir des galeries d’art, la rentrée des étudiants s’effectue au mois de février, fin janvier tous les étudiants défilent dans Stellenbosch. C’est une ville où il fait bon vivre, il y a moins d’insécurité, Stellenbosch fait partie des plus beau village. De la province Ouest du Cap. Les maisons sont blanches, les trottoirs sont très propres, tout ceci est ombragé par les fameux chênes. A la place de l’ancienne magistrature se trouve la faculté de théologie devant laquelle a été planté un magnifique magnolia avec ses énormes fleures blanches beaucoup d’anciennes maisons sont aujourd’hui converties en maisons d’hôtes dont l’intérieur est d’époque Victorienne. Nous roulons au bord de la rivière baptisée (la première rivière) par Simon Van Stells, après un petit pont nous découvrons un complexe sportif, de nombreux de jardins à l’Anglaise très fleuris avec de grandes maisons. Au centre de la ville nous pouvons admirer une maison du XVIIIe siècle avec son toit de chaume c’est ici que ce trouvent les plus anciennes maisons de la ville dont la plus ancienne cadastrée remonte à 1690. Nous passons devant l’église réformée Hollandaise qui date du XVIIIe et XIXe siècle avec ses vitraux bleus, sa façade blanche avec des moulages de fleurs et de feuilles en triangle. La mairie est de style néo-classique avec son architecture en triangle et de grands pylônes. Arrivés sur la place centrale qui est entourée de maisons du XVIIIe siècle, de l’église Sainte-Marie fermée à cause du vandalisme, un hôtel devenu café restaurant et de nombreux petits commerces ainsi que l’ancien relais de poste de style Cap Dush. Nous visitons une maison bourgeoise du XVIIIe siècle de style Cap Hollandais en forme de H. A cette époque, quand on construisait une maison elle avait la forme rectangulaire, au fur et à mesure que la famille s’agrandissait on transformait la maison en lui donnant une forme de L, U ou H. Les maisons étaient en briques très épaisses, l’intérieur était foncé pour chasser les insectes par contre la façade était blanche pour refléter la lumière. Pour tempérer les maisons on plaçait des volets extérieur, ces maisons étaient faites de chaume sur laquelle on appliquait de la glaise comme coupe feu, comme il y avait beaucoup d’incendies ça permettait de sauver le mobilier et de sortir de la maison sans être suffoquer par la fumée. La maison est meublée de mobilier qui a été fabriqué en bois précieux sur place, la vaisselle provient d’Asie mais aussi de Hollande avec le signe VOC qui signifie Compagnie des Indes. Nous pouvons admirer une belle collection de verres manufacturés à Londres, gravés en Hollande puis acheminés ici par bateau jusqu’au Cap, la bourgeoisie utilisait les verres et la classe moyenne utilisait les tasses. Le parquet est confectionné en bois jaune de l’arbre national avec lequel on confectionnait également les meubles. La salle à manger est ornée d’une belle horloge qui a été fabriquée à Amsterdam. Cette horloge qui indique l’heure, les minutes, le jour, et les lunes mais comme nous sommes dans l’hémisphère Sud les lunes sont inversées, l’horloge est ornée de deux anges avec Atlas qui porte le monde sur ses épaules. Dans une salle nous apercevons des gravures dont la baie de la Table qui a été peinte par une personne qui ne l’a jamais vue mais qui l’a dessiné la baie de la Table par rapport aux histoires que l’on lui a contées. La porte d’entrée comprend deux battants afin d’aérer les maisons et d’empêcher les animaux sauvages de rentrer à l’intérieur des maisons. Au-dessus de la porte d’entrée se trouve une fenêtre avec 6 petits carreaux permettant de faire entrer la lumière, quand une personne était malade dans la maison on mettait un drapeau blanc devant la porte pour signaler que la maison était en quarantaine. La cuisine était marron foncé afin d’atténuer les traces de fumée, cette maison est aujourd’hui entretenue par le groupe Ambrant c’est pour cela que nous voyons des secrétaires qui travaillent car certaines pièces ont été transformées en bureaux. Ensuite nous avons parcouru les rues de Stellenbosch où nous avons vu l’ancienne poudrière qui ressemble à une église c’est pour cela qu’elle n’a jamais été attaqué, sur le parvis de la poudrière sont exposés deux canons, nous avons longé le centre d’art qui auparavant était la maison des missionnaires, ennemis jurés des Boers dont les premiers étaient envoyés par la société Londonienne qui en 1834 parvenaient à faire abolir l’esclavage. Nous voici devant l’église qui date de 1840 avec ses frontons en balustrades, des fenêtres arrondies, des moulages et une très jolie porte en bois orne la façade, le devant de l’église est entourée de barrières en fonte et fer forgé qui encerclent une terrasse en briques rouges, le derrière et les côtés de l’église se tiennent des jardins avec des chênes, des hibiscus, des peupliers et des rosiers. Pour terminer notre visite de la ville nous avons foulé un marché Africain où bon nombre de vendeurs proposaient des objets artisanaux dont les chaises Africaines composées de 2 éléments qui S’imbriquent l’un dans l’autre. A l’approche du Cap de chaque côté de l’autoroute est agglutiné un immense township qui recense plus d’un million de pauvres parmi les pauvres, ils vivent ici en attendant de trouver un emploi à la ville. La plupart d’entre eux viennent des zones rurales et sont attirés par la civilisation moderne. En fait, arrivés aux abords des villes, ils sontrejetés. Alors, ils se construisent des habitations de fortune faites de carton, tôle ou bois etc. Ces maisons n’ont pas d’eau, d’électricité et de sanitaires, les baraques ne font que quelques mètres carrés sur sol battu, certaines municipalités ont commencé à installer des pylônes électriques pour éclairer l’extérieur où les gens viennent se greffer dessus avec leurs rallonges électriques ce qui dessinent des sortes de toiles d’araignées, afin de pouvoir brancher leurs postes de radio, la cuisine se fait à l’extérieur au feu de bois. Certaines maisons sont construites en matériau plus résistant, elles sont occupées par des Africains ou des Métisses qui sont toujours mieux lotis que les noirs. Pendant l’Apartheid les Métisses avaient obtenu le droit de vote et l’ouverture à certains emplois qualifiés, dans les bidonvilles il existe des parties très pauvres et d’autres un peu plus riches qui possèdent des maisons que l’on appelle (boîtes d’allumettes) réservées aux Africains qui doivent avoir un revenu minimum par famille et un revenu maximum entre 1000 et 3000 Rands. Les boîtes d’allumettes sont construites en briques et en agglomérer qui font 35 mètres carrés où se trouvent les sanitaires, l’eau et l’électricité à l’intérieur, un certains nombre de KWH et de mètres cubes d’eau sont donnés par le gouvernement. Les township ressemble à un puzzle multicolore avec des baraques de toutes les formes, les habitants viennent faire leurs besoins contre les barrières de l’autoroute qui sont installées afin de leur interdire DE TRAVERSER L’AUTOROUTE. Nous apercevons beaucoup de détritus, de papiers qui volent, du linge étendu sur les barrières, nous avons l’impression que si nous soufflons sur ces habitations que tout s’écroulerait comme un château de cartes. Nous remarquons un hangar construit avec des dons humanitaires qui permet aux gens de venir se réfugier en cas de fortes intempéries, ce township que nous longeons mesure plus de 10 kilomètres de long. Depuis 1994 750000 boîtes d’allumettes ont été construites par le gouvernement, à chaque fois que la famille s’agrandit on rajoute de la tôle ondulée afin de gagner en surface d’habitation ce qui fait que le petit bidonville qui était tout propre redevient un ghetto. A son arrivée au pouvoir l’ANC avait promis de Construire un million de boîtes d’allumettes en 5 ans, la seule province à avoir tenu sa promesse est la province d’opposition Ouest du Cap, on peut tout de même dire que c’est une amélioration. Une étude a conclu que ces petites maisons boîtes d’allumettes était trop petite et d’une finition très mauvaise, les constructeurs encaissent les milliards de Rands consacrés à ce projet par le gouvernement et s’en moquent. Un décret législatif doit bientôt voir le jour afin que les banques octroient des prêts à des familles salaires modestes, en attendant les gens continuent à vivre dans la misère la plus totale. Pour aller travailler à la ville les gens des townships empruntent le train, les taxis collectifs ou la marche à pied, à l’intérieur des bidonvilles est organisée une vie parallèle à la nôtre avec des écoles, des magasins installés sur le trottoir, des bars plus ou moins clandestin, en fait c’est une ville et une vie qui est parallèle à celle que nous connaissons où règne la violence, une vie difficile où chacun vit pour soi. La population noire a gardé beaucoup de coutumes, pour se soigner on fait appel aux sorciers car on n’a pas assez d’argent pour aller chez le médecin et acheter des médicaments mais on préfère aussi la médecine traditionnelle exercée par des membres de la tribu. A 16 ans les jeunes garçons se font toujours circoncire, au mois de décembre sont installées des huttes dans lesquelles on circoncit à la coupette ou à la taillette sans aucun moyen de désinfection, beaucoup de jeunes meurent d’infection. Les coutumes traditionnelles ont surtout été gardées par les Cosas qui vivent dans ces bidonvilles même si l’on vit aujourd’hui à l’ère du XXIe siècle. Il y a beaucoup de violence, d’abus sexuels sur les enfants et sur les femmes, beaucoup de jeunes ne vont pas à l’école car en Afrique du Sud même si c’est dérisoire 100 rands mais l’éducation est payante. Les enfants orphelins de père et de mère décédés du SIDA se créent leurs propres familles entre eux en s’associant en groupe de gang avec des noms comme (les oranges noires ou le groupe des Américains). Très jeunes à partir de 8 ans ils vont être mêlés à la drogue, la prostitution, au trafic d’arme car les armes sont en vente libre en Afrique du Sud. Ces groupes de jeunes enfants vont semer la terreur dans les bidonvilles et bien sûr vers la ville, l'insécurité est telle que 72% du peuple Sud Africain voudrait le rétablissement de la peine de mort qui a été abolie en 1980, comme d’habitude on préfère guérir que prévenir. Nous continuons à circuler au milieu de ces quartiers miséreux de la ville du Cap, quel contraste avec les quartiers du front de mer que nous avons traversés hier où la richesse et l’opulence étaient de mise. Les gens qui vivent dans les townships ont souffert sous le régime de l’Apartheid, ceux qui ont plus de 20 ans n’ont pas eu droit à être scolarisés, éduqués et qualifiés alors qu’aujourd’hui le marché du travail demande des gens avec des diplômes et des qualifications toutes ces générations sont laissées pour compte en marge de la société. Nous passons devant un township de métisses car même dans la misère on a du mal à se rassembler, on ne connaît pas encore de bidonville de blanc mais on commence à avoir une misère de blancs qui se traduit par la mendicité et la prostitution. Toutes les villes Sud Africaines possèdent des townships bien distinctes pour chaque population, on n’efface pas la politique de l’Apartheid par le bulletin de vote. Nous arrivons dans l’un des quartier des plus populaires en 1966 de la ville du Cap, 6000 jeunes Métisses et Noires vivaient ensemble, cette jeunesse intellectuelle a fait peur à l’ancien gouvernement qui a donné l’ordre de raser ce quartier et d’envoyer la population de ce quartier dans les bidonvilles plus éloignés de la ville. Aujourd’hui un musée du Cap relate la vie des familles qui ont été chassés de ce quartier à cause de la couleur de leur peau. Nous dominons l’océan avec toujours en toile de fond les 4 montagnes qui protègent la ville du Cap, les maisons qui bordent les avenues sont de style Victorien avec de petits jardins. Nous sommes en zone urbaine où se dressent d’immenses immeubles au milieu de végétation toujours aussi présente, nous arrivons à notre nouvel hôtel Holiday In situé plus au centre de la ville du Cap. Après notre installation à l’hôtel nous avons rejoint le centre ville pour aller dîner, beaucoup de voitures sont garées mais il n’y a vraiment personne dans les rues. Nous passons dans des rues dont les maisons datent du XVIIIe siècle, elles sont de couleur ocre avec des portes marron, nous apercevons le musée de l’or qui est tenu par la société Debers. Nous contournons un temple Luthérien avec placé au-dessus de la porte le signe des Luthériens puis nous avons une maison à toit plat actuellement en rénovation qui est l’ambassade des Pays Bas. Nous avons pris le repas dans un restaurant Africain où nous avons dégusté des crudités avec différentes sauces, des patates douces, de l’autruche, des moules du Cap accompagnées de sauce pimentée puis d’un dessert à base de gâteaux à la noix de coco; le tout arrosé d’un cocktail et d’un vin rouge pinotage. Contents de notre journée thématique autour du vignoble et du coin des Français, nous avons rejoint notre hôtel pour aller prendre un repos bien mérité. «5» Le cinquième jour est consacré à la visite du Cap, d’une rencontre avec un député de l’ANC et d’une ballade en bateau à l’île de Robben Island où a été détenu Nelson Mandela pendant 18 ans de ses 27 années de captivité. Nous nous rendons à la montagne du Signal dont l’altitude et de 359 mètres, c’est une des quatre montagnes qui entourent la ville du Cap. L’origine du nom Signal provient de l’époque où lorsqu’il y avait des navires qui arrivaient dans la baie de la Table, pour avertir les jardins de Bonne-Espérance de l’arrivée de ces bateaux, on avait l’habitude de tirer des coups de canon de cette montagne. Ces coups de canon étaient aussi un moyen de communication entre les vallées par l’intermédiaire des montagnes qui faisaient également résonner des coups de canon. Les agriculteurs des vallées étaient donc prévenus de l’arrivée de bateaux et qu’il fallait se hâter afin de vendre des marchandises aux navigateurs. Aujourd’hui nous avons d’autres moyens plus élaborés, en revanche on continue à tirer un coup de canon de cette montagne tous les jours à midi sauf le dimanche. Arrivés au sommet de la montagne nous avons fait un arrêt panoramique, nous apercevons l’océan avec l’île de Robben Island, la montagne est parsemée de fleurs mauves qui fleurissent comme des glaïeuls. Au détour d’un virage nous pouvons remarquer un lieu saint musulman représenté par une tombe en forme de petite mosquée de couleur verte, des murs blancs c’est un lieu sacré où la population musulmane vient prier. Il existe 6 lieux saints comme celui-ci autour de la ville du Cap qui protègent la population du Cap du mal, de la maladie, de la famine etc. Les musulmans avant de partir à la Mecque le rêve de tous les musulmans, ils viennent prier dans ces lieux, la communauté musulmane est présente au Cap depuis le XVIIe siècle. Ils venaient de Malaisie, de Madagascar, d’Indonésie, de Ceylan et le leader de ces musulmans était Chek Oussouf. La colline est recouverte d’arbres argentés de la famille des protéas appelé l’arbre d’argent, c’est l’arbre de la province Ouest du Cap, de nombreux aloès parsèment le bord de la route on se sert de sa sève pour les produits pharmaceutiques, contre les brûlures de soleil, dans la composition de produits de beauté et pour les personnes qui se rongent les ongles car la sève d’aloès est très acide. Nous sommes redescendus de la montagne où un splendide soleil donnait des couleurs différentes à chaque virage, arrivés dans le centre de la ville du Cap nous avons pris la direction du parlement où nous avons été reçu par un député de l’ANC. La maison du parlement date du XIXe siècle, avant 1994 il y avait 3 chambres une pour la population blanche, une pour la population métisse et une pour la population indienne, aujourd’hui il n’y a qu’une chambre où toutes les populations sont réunies dont bien sûr la population noire car depuis 1994 un homme égal un bulletin de vote. La maison du parlement a été rénovée mais cette opération a coûté «30 fois plus cher que le devis initial. Après avoir déambulé dans de longs couloirs et passé à toutes les opérations de sécurité, nous nous sommes installés dans une salle de réunion autour d’une table ronde où nous attendait un député de l’ANC et un guide des lieux. Après nous avoir souhaité la bienvenue le député nous a dit que l’ANC avait une bonne collaboration avec la France et qu’elle partageait les mêmes idéaux notamment révolutionnaires qui ont eu lieu au XVIIIe siècle. L’ANC veut accéder aux symboles de la république Française que sont la fraternité, l’égalité et la liberté. Depuis 1652 les colons tout d’abord Hollandais puis Anglais ont toujours voulu séparer les races, En 1948 le parti national a intensifié cette séparation des populations jusqu’en 1994 où l’ANC a gagné les élections et a aboli la ségrégation. En 1994 Nelson Mandela a été élu président de la république ce qui sonna le glas de l’Apartheid. Depuis il y a eu beaucoup de difficultés pour sortir l’Afrique du Sud de la politique de séparation des races. Aujourd’hui le but de l’ANC est d’aider les plus pauvres, de créer des emplois, de construire des maisons, d’éduquer et de scolariser les jeunes, de former et de qualifier les personnes aux techniques nouvelles afin qu’elles accèdent à un travail et de donner une vie plus décente aux pauvres qu’elles n’ont pas eu sous l’ancien régime. L’ANC existe depuis 1912, elle a été interdite par les présidents Botha et De Klerke c’est pour cela que la plupart des dirigeants sont partis à l’étranger mais toujours en travaillant avec l’ANC. Ces 85 années de lutte de l’ANC contre l’Apartheid se sont déroulées aux côtés du parti communiste Sud Africain qui est aussi un parti progressiste. Aujourd’hui L’ANC se veut progressiste et radicale pour les noirs, les Africains et pour le peuple Sud Africain. En 8 ans l’ANC a mis en place un vaste programme de transformation de reconstruction du pays avec de nombreuses difficultés que le peuple a rencontrées. Actuellement le peuple a accès aux soins de santé qui était inaccessible pour eux au temps de l’Apartheid. L’ANC est en train de lutter contre l’épidémie du SIDA qui est un fléau dans tout le continent africain, on essaie aussi d’augmenter les revenus des pauvres, de donner de la nourriture afin d’éviter la famine. Bien sûr ce sont les Africains les plus concernés à l’accès à l’éducation car sous l’Apartheid ils étaient les oubliés avec une scolarité plus que médiocre. Le nouveau gouvernement veut amener le téléphone dans toute l’Afrique du Sud, l’électricité et l’eau dans chaque maison, depuis 1994 3 millions de Sud Africains ont été reliés au réseau électrique. En 1998 lors des secondes élections démocratiques l’ANC a eu les 2 tiers des sièges moins un siège ce qui a permis à l’ANC de changer la constitution en 1999. Depuis 1999 l’Anc parle vraiment au nom du peuple Sud Africain, une conférence de l’ANC va se dérouler à Stellenbosch afin de déterminer la politique à mettre en œuvre au cours des 5 prochaines années. L’ANC essaie de travailler au plus près du terrain, C’est le deuxième parlement au monde en ce qui concerne la place des femmes au sein de l’administration parlementaire, on emploi également des personnes aveugles et sourdes afin que toutes les couches de la société soient touchées. Ensuite une personne de la ligue de la femme s’est jointe à la discussion, la présidente de la ligue de la femme est Winnie Mandela. C’est une organisation pour la libération de la femme ainsi que l’émancipation qui ont été discriminées auparavant, L’ANC a beaucoup de femmes dans ses rangs dont plusieurs ministres femmes. Des femmes handicapées aident par leur expérience à réfléchir sur les besoins à fournir afin d’améliorer la situation du handicapé dans la société Sud Africaine. La ligue de la femme lutte également contre la violence à l’encontre des femmes, des enfants et c’est grâce à la ligue qu’actuellement l’auteur de viol d’enfant est condamné à la prison à perpétuité. Beaucoup de femmes représentent l’Afrique du Sud à l’étranger sous l’influence de la ministre des affaires étrangères qui fait partie des 4 ministres femmes du gouvernement actuel. Depuis 8 ans la ligue a beaucoup travaillé, elle est reconnue par toutes les femmes du peuple par sa présence, beaucoup de femmes s’investissent dans le tourisme et la culture. Les Sud Africaines participent à l’histoire de leur population, elles animent des ateliers autour de la culture, de l’artisanat ou des coutumes de leur peuple afin que l’on n’oublie pas leur histoire. Après la discussion nous avons pu poser des questions à nos deux interlocuteurs dont voici l’essentiel: Tout d’abord, Frédéric Desrues a présenté le GIPAA en quelques mots. Il y a beaucoup de personnes aveugles en Afrique du Sud, le gouvernement est souvent sollicité par les associations d’aveugles, actuellement on travaille en étroite collaboration sur l’information en braille et plus particulièrement sur la rédaction de la nouvelle constitution afin que les aveugles en prennent connaissance. Au cours des deux dernières élections les personnes aveugles n’ont pas eu de bulletins de vote en braille ce qui fait qu’ils ont voté comme toute autre personne avec l’appui d’une personne de confiance mais on est entrain de réfléchir à ce problème. Le président de l’ANC est le président de la république monsieur Mbeki, 10 à 20% de la population blanche vote pour l’ANC, 50% des métis vote pour l’ANC et une grande partie des noirs vote pour l’ANC, LANC gouverne toutes les provinces sauf celles de la province Ouest du Cap et la province du Natal, sur les 400 députés 266 appartiennent à L’ANC, le parti alliance avec 38 députés, le parti national avec 27 députés et les autres sièges sont partagés par les partis minoritaires comme le parti communiste avec 3 sièges sachant qu’un siège représente à peu près 40000 électeurs. L’ANC essaie de travailler avec d’autres partis comme l’Inkatha parti zoulou. La France a aidé à la libération de l’Afrique du Sud contre le gouvernement de l’Apartheid, lors des dernières présidentielles en France beaucoup de candidats sont venus en Afrique du Sud même Jean-Marie Le Pen, notre interlocuteur a été surpris de voir le candidat d’extrême droite présent au second tour des élections présidentielles mais heureusement les Français ont bien réagi au second tour. Après avoir remercié nos interlocuteurs sur leur disponibilité et leurs explications sur la vie de l’ANC et de l’avenir de l’Afrique du Sud, nous avons effectué une visite guidée de la maison du parlement. D’imposantes mezzanines surplombent de vastes halls plantés de colonnes en marbre qui supportent la charpente. Nous sommes entrés dans le parlement de la province Ouest du Cap qui a pris place dans l’ancienne chambre parlementaire des métis et indiens sous l’Apartheid, les députés provinciaux siègent 9 mois de l’année et traitent tout ce qui a attrait à la province Ouest du Cap. Tous les partis sont représentés suivant leur importance. Les ministres ne sont pas tous issue de l’ANC certains font partie du parti national. Nous étions installés dans la partie réservée au public qui désire suivre les débats parlementaires, dans l’hémicycle un chien accompagné d’un agent de sécurité reniflé tous les sièges pour savoir si rien de suspect n'avait été dissimulé dans les rangées de fauteuils. Ensuite nous avons visité la chambre nationale dont le sol est en marbre, de nombreuses colonnes soutiennent le plafond, c’est la seule chambre nationale parlementaire car dans la dernière constitution en Afrique du sud le sénat n’existe pas, La chambre est ornée d’un sceptre en or car on a gardé le style Anglais avec une allée au milieu de l’hémicycle, le siège du président de l’assemblée nationale au fond. Les sondages d’opinions sont présents en Afrique du sud, un élu ne peut avoir qu’un seul mandat un député maire n’existe donc pas. Après la visite des 2 chambres parlementaires nous avons circulé dans un dédale de couloirs afin de rejoindre l’extérieur où notre autocar nous attendait. Le midi nous avons mangé à la taverne chez Dias qui se trouve près de la maison du parlement, dans tous les restaurants à la fin du repas nous pouvons demander des petits plats en carton alimentaire dans lesquels on dispose le reste de nos repas afin de le distribuer aux pauvres de la rue. Après le déjeuner nous avons pris le chemin de l’embarcadère pour prendre le bateau qui doit nous conduire à l’île de Robben Island, nous sommes passé devant une fortification qui sont la plus ancienne construction faite par les Européens sur le sol Sud Africains que l’on appelle le château de Bonne-Espérance. Ce château a été commencé en 1666, habité en 1674 et terminé en 1679, il est constitué de 7 bastions en forme d’étoiles sa construction est de type Vauban; Sur l’un des bastions qui porte le titre du prince William d’Orange, nous pouvons voir plusieurs drapeaux qui marquent les périodes d’occupation du Cap le drapeau Hollandais, le drapeau de la première occupation anglaise, le deuxième drapeau Hollandais, le drapeau de la deuxième occupation Anglaise, l’ancien drapeau Sud Africain et le nouveau drapeau Sud Africain. Le château est entouré de douves avec de l’eau qui passe au milieu des bastions pentagonaux. A un feu rouge nous avons aperçu des enfants des rues qui dès l’âge de 6 ans sont livrés à eux-mêmes ils vivent du trafic de drogue, de la prostitution, de la mendicité et du vol afin de pouvoir s’acheter de la colle qu’ils sniffent tout au long de la journée. Les rues sont décorées par des illuminations et des animaux Africains destinés à animer les fêtes de fin d’année, sur les trottoirs sont installés des marchés de Noël. Sur une place est dressé un immense jet d’eau avec les statues du père fondateur de la ville du Cap Jean Van de Reebeck et de son épouse Maria de la Caillerie d’origine Française. Une autre statue est dédiée à Bartelomeu Dias navigateur Portugais qui a découvert les côtes Sud Africaines, c’est d’ailleurs à peu près à cet endroit qu’il a débarqué avec sa caravelle au Cap car la mer arrivait jusqu’ici. Peu après la statue de Bartelomeu Dias est situé le port, nous pouvons remarquer un immense chantier en préparation qui doit donner naissance en juin 2003 au nouveau centre de conférences du Cap, la ville du Cap est la seconde ville conférencière d’Afrique du Sud derrière Durban et avec ce nouveau complexe, elle pense ravir la première place. Le centre de conférences aura deux auditoriums un de 1500 places et un de 900 places qui seront basés pour le marché Européen ainsi que les marchés Américains et Chinois. De nombreux hôtels sont en construction, un canal est en train d’être creusé qui reliera le centre de conférences au front de mer, quel contraste entre les enfants des rues et le gigantisme capitaliste. Nous sommes dans le quartier de Waterfront, nous passons devant une immense station service qui distribue du carburant, le prix du litre d’essence est de 4 rands ou 0,4 Euro, ce n’est pas cher pour un niveau de vie Français mais c’est cher pour un niveau de vie Sud Africain. Arrivés à l’embarcadère du bateau qui doit nous conduire au pénitencier où a été détenu Nelson Mandela, nous sommes accueillis par un guitariste qui joue de supers accords de blues. A l’embarcadère le bateau est cerné de phoques qui poussent des cris voisins du braiment de l’âne, l’île de Robben Island est située à 9 kilomètres au large de la ville du Cap. Après 30 minutes de traversée nous voici à Robben Island, des petits bateaux sont amarrés dans le petit port. Nous sommes pris en main par une guide qui s’appelle Nozuko; à bord d’un bus il va nous faire visiter le centre de détention. Nous quittons la jetée qui porte le nom du premier conquérant de cette île qui en avait fait une base baleinière en 1806 mais en 1820 il fut contraint de quitter les lieux afin d’établir une prison. Robben en Hollandais signifie phoques car à l’époque il y avait de nombreux phoques qui vivaient sur cette île. Un prisonnier qui essayait de s’évader était décapité, une seule personne a réussi à faire la belle mais son bateau à sombrer en mer. Nous passons devant des bâtiments destinés à héberger les familles des détenus lors des visites autorisées depuis 1986, pendant les visites seul l’Anglais et l’Afrikaans étaient employés pour communiquer entre le détenu est sa famille. Nous apercevons un lieu saint musulman où des personnes ont été enterrées suite à leur révolte contre l’ancien régime. Robben Island n’a pas toujours été le centre de détention des prisonniers politiques, au XIXe siècle on y enfermait les lépreux, les malades mentaux et les aveugles afin de les séparer du reste de la société et de les cacher aux yeux du monde. Nous passons devant un cimetière qui recense 1500 tombes de lépreux qui sont morts sur cette île, la végétation est semblable à celle de la réserve du cap de Bonne-Espérance avec des eucalyptus et des acacias, l’eau potable est acheminée depuis le continent. Nous passons devant de petits baraquements où a été détenu le leader du parti communiste Sud Africain Robert Sobouké qui appartenait à l’ANC mais à cause de ses idées différentes, il décida de créer le parti communiste sud Africain. Suite à une révolte à Pretoria il fut emprisonné 3 Ans dans la capitale administrative, au moment d’être libéré une close fut voté appelée la close Sobouké qui envoya robert Sobouké à Robben Island pendant six ans. Cette détention l’a affecté mentalement, il était en garde à vue 24 heures sur 24, il n’avait pas le droit de dormir quand il voulait, les gardes lui faisaient subir ce qu’ils avaient envie. Sur l’île à cette époque il était le seul détenu politique, les autres étaient des détenus criminels, sa seule visite autorisée était celle de son épouse Véronica, on interdisait aux gardiens de le saluer et de discuter avec lui. Il a été libéré en 1969, il est mort en 1978 d’un cancer. Il a été enterré dans sa province Est du Cap, on rapporte au sujet de sa mort qu’il n’est pas décédé d’un cancer mais qu’on l’aurait empoisonné. Robben Island a été utilisée comme base militaire pendant la seconde guerre mondiale, il reste quelques bâtiments de ce passage. Nous sommes descendus dans la carrière de chaux où travaillaient les prisonniers En plein soleil, sans lunette, une petite cavité est creusée dans la carrière dans laquelle les prisonniers mangeaient et faisaient leur besoin, Nelson Mandela a travaillé pendant 13 ans à cet endroit. Jean Van Ree Becke envoyait des esclaves pour extraire la chaux au XVIIe siècle afin de construire les maisons au Cap. Après des années de travaux dans cette carrière sans protection, beaucoup de détenus repartaient de Robben Island avec des problèmes pulmonaires et oculaires. L’extraction se faisait manuellement avec des pics, des pioches et le transport de la chaux se faisaient avec des brouettes très mal entretenues, l’objectif était de rendre la vie très difficile Et de casser l’esprit de lutte. Tous les prisonniers politiques étaient tous des leaders des partis d’opposition comme Mandela, Mbeki, père de l’actuel président de la république. En fait, c’était l’esprit de la nation qui était enfermé ici, une fois libéré aucun détenu a parlé de la souffrance et d’une rancune mais au contraire ils parlaient de réconciliation,. L’erreur du gouvernement c’est d’avoir gardé tous ces hommes ensemble, tous unis dans la même île où ils ont gardé leur force, ils pouvaient parler et s’entraider ce qui a permis de continuer la lutte jusqu’à la victoire. Nelson Mandela a été détenu à Robben Island pendant 27 ans, un immense tas de cailloux est situé au milieu de la carrière de chaux. En 1995, Nelson Mandela a invité tous les anciens prisonniers politiques à venir déposer un caillou et de construire ce monument qu’est ce tas de cailloux. En fait ce sont tous les prisonniers politiques noirs et blancs détenus dans toutes les prisons Sud Africaines qui ont été conviés à cette occasion. Ce jour là Nelson Mandela à montrer devant la presse internationale la manière d’extraire la chaux avec une pioche puis après une minute de silence, il déposa son caillou qui fut enseveli par ceux des autres victimes de l’ancien régime. Le tas de cailloux est composé de pierres différentes en grosseur, en couleur et représentent la culture des différentes populations du pays. Tous les prisonniers politiques reviendront tous les 5 ans à Robben Island jusqu’à ce que tous les prisonniers politiques du monde soient libérés, ce monument a été appelé Soulouasi un nom Cosa, auparavant les Cosas lorsqu’ils trouvaient un bon pâturage, ils avaient pour habitude de déposer une pierre et quand d’autres nomades passaient sur ce lieu ils savaient grâce à la pierre que le pâturage était bon. C’était un moyen de communication, c’est la même idée que l’on a voulue donner comme symbole dans la carrière du pénitencier de Robben Island. Nous repassons devant la cellule de Robert Sobouké, c’est un baraquement tout en longueur avec des cellules en enfilade qui mesure 2 mètres de long sur 1 mètre de large. Nous apercevons une petite chapelle construite à l’époque des lépreux qui s’appelle l’église du bon Berger construite en 1895. Les enfants des lépreux étaient séparés de leurs parents et 41 enfants de lépreux ont été confiés à des familles qui vivaient sur le continent. Cette île n’appartient pas au gouvernement mais aux Anglicans, des immeubles avaient été construits en 1974 pour garder les prisonniers criminels. Le village de Robben Island était habité par les gardiens du pénitencier et leur famille, aujourd’hui il est occupé par le département de l’art et de la culture de Robben Island et par le personnel qui travaille sur cette île. L’ancien hôpital des gardiens a été transformé en musée du pénitencier, une partie de l’ancien hôpital est utilisée comme une clinique. Nous passons devant un complexe sportif qui était utilisé par les gardiens de prison, une église construite en 1841. Une tradition de l’île était d’annoncer les naissances par un drapeau bleu pour un petit garçon et un drapeau rose pour une petite fille et les cloches sonnaient à tout rompre, afin d’inviter tout le monde à célébrer l’heureux événement à part, bien sûr, les prisonniers. Le village de Robben Island possède son école primaire dont 36 enfants la fréquente, l’île propose un Lodge avec sa suite réservée aux membres du gouvernement en visite sur l’île, ce Lodge a été construit à l’époque de l’occupation Anglaise, il est de style Victorien. A un endroit de l’île nous pouvons admirer la ville du Cap dominée par les montagnes de la Table, du Signal, de la tête du lion, le pic du Diable et le massif des 12 apôtres. En pleine nature nous apercevons une ancienne bergerie transformée en bâtiment militaire pendant la seconde guerre mondiale puis en débit de boissons jusqu’à il y a 2 Ans. Nous remarquons le reste d’une épave de bateau qui a échoué en 1931 sur l’île, Nelson Mandela raconte dans un de ses livres que les prisonniers étaient employés à couper les algues dans l’océan que l’on utilisait comme nourriture, fertilisants et engrais, cette récolte se faisait sous les yeux des gardiens qui prenaient le soleil sur la plage. Quelques gazelles galopent autour de l’autocar, de gros blockhaus sont parsemés au bout de l’île, ils remontent à la dernière guerre mondiale. En 1939, cette route était très sensible pour une attaque Japonaise ou Allemande, c’est pour cela que beaucoup d’armement était concentré sur Robben Island afin de protéger la ville du Cap. Un phare qui date du XIXe siècle a été construit sur le point le plus haut de l’île, il est toujours en état de fonctionnement. Ce phare est à 30 mètres d’altitude et mesure 18 mètres de haut, la ville du Cap est située à 10 kilomètres de la pointe de l’île. Nous passons devant le terrain de golf qui était réservé aux gardiens et qui fait aujourd’hui le plaisir des gazelles, puis nous traversons l’ancien terrain de tir. Robben Island est une île assez importante de 74 hectares de 4,5 kilomètres de long sur 1,5 kilomètres de large, il faut à peu près 2 heures de marche pour en faire le tour. Nous arrivons à la prison de sécurité maximale construite en 1964 en pierres de chaux que l’on a extrait de la carrière de chaux de Robben Island. Robben Island n’est plus un endroit de punition, de peine et de souffrance mais un lieu de transformation et de réconciliation, ce n’est pas uniquement une île de réconciliation mais aussi l’endroit où l’on pratique la réconciliation. Tous les guides et chauffeurs de Robben Island sont d’anciens prisonniers ou gardiens, pour effectuer la visite du pénitencier de sécurité maximale nous avons été guidés par un ancien prisonnier politique de la dernière génération 1990 ce qui fait qu’il n’a pas connu Nelson Mandela comme prisonnier. Le premier bâtiment contenait 150 prisonniers, il ‘était pas chauffé et beaucoup de personnes souffraient de maladies, les prisonniers été comme hiver portaient une chemisette, un short et une paire de sandales. Ils n’avaient pas le droit d’étudier sans autorisation, ils avaient droit à 2 visites par an, les visites duraient 30 minutes, une seule lettre pouvait être écrite tous les six mois en Anglais ou en Afrikaans, les lettres ne pouvaient contenir que 120 mots. Les prisonniers avaient 3 repas par jour, le petit déjeuner à 6 heures, le déjeuner était pris à 10 heures et le dîner était servi à 1 heure. Tous ces repas étaient légers mais différents suivant les races Asiatiques, Métis et Noirs, les noirs étaient les plus méprisés alors leur nourriture était moindre que les autres populations. Cette discrimination était faite afin que les prisonniers se haïssent entre races mais malgré tout, les prisonniers restaient solidaires entre eux. Notre guide nous a fait cas de toutes les tortures dont les prisonniers subissaient de la part des gardiens. On faisait creuser un trou par les prisonniers dans lequel on plaçait un prisonnier vivant, on remblayait le trou de terre en laissant uniquement la tête hors du sol et on jouait avec la tête comme avec un ballon. L’horreur a son comble lorsque le prisonnier enseveli épuisé demandait à boire, les gardiens urinaient sur lui afin de le blesser encore plus moralement. En cas de fouille, les gardiens se plaisaient à des supplices corporels, ils faisaient se pencher le prisonnier afin de regarder dans son anus et bien d’autres sévices irracontables humainement. Dans chaque bâtiment il y avait un leader chargé de faire remonter les problèmes du groupe auprès de l’administration. Bien sûr, les doléances n’étaient jamais prises en compte. A partir de 1978 quand les prisonniers ont commencé à faire la grève de la faim, quelques progrès de détention se sont améliorés comme la possibilité de porter une chemise et un pantalon en hiver, les travaux forcés ont été abolis, les prisonniers avaient droit à 3 visites par semestre. En 1979 les lits avaient droit de citer dans les dortoirs, le droit de lire le journal était autorisé, les horaires des repas devenaient plus conformes dans la journée, le droit de prendre une douche une fois par semaine, le droit de visite chaque mois était donné, le droit au sport était accordé à l’extérieur des bâtiments en 1986 on disait que le centre pénitencier de Robben Island était devenu un hôtel 6 étoiles dont notre guide nous certifie que la vie ici restait très difficile. Après le guide a répondu aux questions des visiteurs dont voici la synthèse: tous les gardiens étaient blancs, aucune femme n’était détenue à Robben Island, aucun prisonnier n’a réussi à s’échapper de Robben Island, un prisonnier serrurier de son état avait réussi à confectionner un passe afin d’ouvrir les chambrées et de provoquer des réunions pour ce fait il a été emprisonné à vie, l’administration avait calculé cet endroit d’emprisonnement au milieu de l’océan Atlantique afin d’anéantir toute tentative d’évasion. Ensuite nous avons visité le bâtiment de très haute sécurité où était détenu les grands leaders politiques dont Nelson Mandela, devant le bâtiment se trouve une cour dans laquelle installés dans de petits boxes ils cassaient des cailloux avec des masses sans pouvoir se parler. En 1969 lors d’une visite de la croix rouge, l’administration par une supercherie a transformé ce travail forcé en un atelier de confection de vêtements, dès la visite de la croix rouge terminée les prisonniers sont redevenus casseurs de cailloux. Nous avons passé plusieurs portes fermées à triple tours qui mène à un couloir qui de chaque côté se trouvent les cellules dont la cellule numéro 5 qui a été pendant 18 ans occupée par Nelson Mandela. Dans ce bâtiment, chaque prisonnier était isolé dans sa cellule alors que dans les autres bâtiments les prisonniers vivaient en dortoir. Une cellule mesure 2 mètres sur 1,50 mètres avec une toute petite fenêtre barricadée, chaque cellule avait un mobilier très restreint une paillasse avec une couverture, un petit meuble au mur avec trois portes, un petit banc, une gamelle et un seau hygiénique. Nous sommes ressortis du pénitencier en franchissant plusieurs enceintes puis des clôtures de fils barbelés, comme le soleil était au rendez-vous nous sommes repartis aux pas de course au petit port pour prendre le bateau qui doit nous ramener au Cap. Après cette visite où l’on s’aperçoit que l’homme est très imaginatif pour blesser et casser son semblable, nous avons préféré faire le retour à l’extérieur du bateau en regardant l’île de Robben Island s’éloigner, quel devait être l’état d’esprit des prisonniers qui faisaient ce trajet en laissant derrière eux leurs compagnons de lutte finir leur peine alors qu’eux recouvrait la liberté. Après avoir débarqué à Waterfront nous avons fait quelques emplettes dans le centre commercial puis nous avons dîné dans un restaurant en bord de quai. Ensuite, nous avons rejoint notre hôtel et après avoir préparé nos bagages, nous sommes descendus au bar de l’hôtel pour y boire un brandy avant d’aller nous coucher. -6- Le sixième jour, nous avons été réveillés par des tourterelles et des enfants qui chantaient dans la rue, c’est avec un grand soleil que nous avons quitté notre hôtel. Nous avons commencé notre excursion par la visite du quartier Malais ou des musulmans du cap, c’est le quartier le plus ancien de la ville, il date des années 1760. Les maisons sont à toits plats, elles sont peintes de toutes les couleurs rose, vert pistache, framboise, mauve et jaune citron, elles sont très fleuries, elles sont occupées par la population Métisse que l’on appelle Malaise d’origine musulmane. Les Métis sont souvent protestants ou chrétiens mais quand on les appelle Malais ils sont de confession musulmane. Ce quartier possède la plus ancienne mosquée d’Afrique du Sud qui date du XVIIIe siècle, toutes les personnes qui habitent ici sont les descendants des esclaves arrivés à partir de 1657 pour travailler à la compagnie des Indes Hollandaises, ils venaient de Malaisie, de Madagascar, d‘Indonésie, de Ceylan plus tard de Guinée et d’Angola. Aujourd’hui la municipalité a entrepris la restauration de ce quartier complètement détruit pendant l’Apartheid à part le cœur du village avec ses très jolies maisons restaurées. Les esclaves ont beaucoup influencés la vie du Cap notamment dans le domaine culinaire avec l’apport de nombreuses épices, le plat traditionnel de la province Ouest du Cap est le boboti, plat à base de viande hachée avec des raisins secs, du curry, du vinaigre de fruits et ceci sur un lit de riz jaune avec de l’œuf. C’est le plat unique que confectionnaient les esclaves où le sucré et le salé composés leur nourriture disposée dans une même assiette. Beaucoup d’autres plats comme les brochettes arrosées de sauces piquantes ont été apportées par les esclaves, l’appel à la prière se fait toujours par l’imam, les Malais sont très pratiquants, il existe certains petits problèmes avec les musulmans fanatiques surtout depuis le 11 septembre 2001. Ensuite nous avons traversé le quartier qui se trouve au pied de la montagne du Signal dont les nouveaux immeubles sont de styles modernes, nous entrons de nouveau dans la ville du Cap où fleurissent de grands buildings mais on a toujours la sensation d’espace grâce à la présence constante de végétation. Dans certaines rues nous pouvons appréhender plusieurs styles d’architecture, Victorien, Art Déco et moderne avec des vitres teintées. Nous avons pu remarquer que tous les quartiers de la ville du Cap sont très propres avec des rues très larges, les rues du quartier Malais sont entièrement pavées. Nous longeons le bord de mer toujours dominé par la montagne de la Table dont nous apercevons le téléphérique qui monte à son sommet, nous circulons sur 2 avenues principales qui vont être baptisées des 2 noms prix Nobel de la paix que sont Messieurs Mandela et de Klercke. Nous passons devant l’opéra du Cap où sont donnés de nombreux spectacles d’opéras et de danses classiques, sur un énorme carrefour routier est implanté un jet d’eau dont le débit varie suivant la puissance du vent. Nous contournons la gare où beaucoup de noirs empruntent les trains pour rejoindre leurs bidonvilles, il existe des taxis collectifs et un réseau de bus, on envisage le projet d’une ligne de tramway à l’intérieur de la ville. Le quartier de la gare est le lieu de trafic en tout genre où un marché n’est pas très bien fréquenté. Nous nous arrêtons devant le château de Bonne-Espérance construit en 1666 pour remplacer la construction de Jean Van Ree Becke faite de mottes de terre, le château a été édifié sur ordre du second gouverneur du Cap Zacarias Weckner. A l’origine l’entrée du château était face à la mer, mais par mauvais temps l’accès au château devenait dangereux, on a donc décidé de fermer cette entrée pour la faire de l’autre côté où l’on peut apercevoir la cloche. En face du château se trouve l’ancien hôtel de ville construit en 1906 de style renaissance Italienne, c’est du balcon de cet édifice que Nelson Mandela élu premier président noir de la république a fait son premier discours. Nous passons devant une immense place sur laquelle les armées Sud Africaines venaient faire leur parade devant le public après l’avoir répétée dans un immeuble qui jouxte l’ancien hôtel de ville. De très beaux immeubles bordent les avenues, ils sont occupés par des administrations, des compagnies privées et quelques-uns uns sont consacrés à l’habitation, beaucoup de bâtiments sont en rénovation afin d’embellir le centre ville. Nous nous sommes rendus au jardin de Jean Van Ree Becke près de la maison du parlement, c’est dans ce jardin que la compagnie des Indes Hollandaise avait établi un potager afin de ravitailler les bateaux qui faisaient escale entre la Hollande et les Indes. Ce jardin implanté en plein cœur de ville est un havre de paix où la végétation est reine et où les oiseaux enchantent les allées de l’immense parc. Nous marchons dans une large allée entourée de chênes, des agapanthes, des palmiers, des bambous, des ficus dont un qui a un tronc de 10 mètres de circonférence, des bananiers, des canas, des frangipaniers, des massifs de yuccas et de nombreux massifs de fleurs. Des écureuils traversent devant nous dont des enfants donnent des cacahuètes à grignoter dans leurs mains. Ces enfants sont tous en uniforme comme tous les écoliers Sud Africains, ceux-ci sont tous blancs et ils parlent Afrikaans. Une statue est érigée à l’honneur de Cecil Rhodes qui a marqué l’histoire de l’Afrique du Sud, il a été premier ministre au Cap en 1890. Cecil Rhodes a été le fondateur de la Rhodésie aujourd’hui le Zimbabwe, fondateur de la Debers qui exploite les champs de diamants, les mines d’or d’Afrique du Sud. Il a créé une compagnie de bateaux et il possédait également de nombreuses fermes fruitières sur le Cap. Le rêve de cet homme était de créer une ligne de chemins de fer entre le Cap et le Caire avec tous les pays Africains sous le drapeau britannique. Il est venu en Afrique du Sud à l’âge de 16 ans pour des raisons médicales, son frère possédait une ferme de coton dans le Natal qui était en déclin, ils s’en séparèrent pour partir vers les mines de diamants. C’était un homme très intelligent qui a bien su s’entourer, il est devenu le plus grand propriétaire et l’homme le plus riche d’Afrique du Sud. Cecil Rhodes est mort en 1902 à l’âge de 49 ans, son mémorial se trouve au Cap construit par son ami architecte Herbert Becker, ses dernières paroles ont été «tant de choses à faire et si peu fait» il est mort dans son cottage sur la plage de Boulders. Tout son argent est dédié aux étudiants qui vont étudier à Oxford, toutes ses terres qu’il possédait, il en a fait don à la nation Sud Africaine. Cecil Rhodes n’a jamais été aimé des Anglais, pourtant il a toujours fait pour son pays, d’ailleurs sa statue le représente le doigt tendu vers l’Angleterre qui signifie«votre arrière pays est ici». Pour Cecil Rhodes, son pays était l’Angleterre. Les écureuils que nous avons pu voir et certains oiseaux ont été amenés par Cecil Rhodes d’Angleterre pour se sentir mieux ici. Il est passé à côté de son rêve, c’est vrai que beaucoup de pays Africains qui étaient sous le drapeau Britannique mais il a eu un énorme problème, le président Paul Kruger qui était président de la province du Transvaal qui était à cette époque un état indépendant. Cecil Rhodes a tenté un raid contre le Transvaal, malheureusement le raid a été dénoncé et Cecil Rhodes a été obligé de démissionner de son poste de premier ministre car il n’était pas appuyé par les autorités supérieures. Paul Kruger est mort en Suisse, il avait demandé de l’aide à la France pendant la guerre des Boers qui lui a été refusée. A proximité de la statue de Cecil Rhodes est située une volière avec des pigeons et des perruches, nous déambulons au travers de massifs de fuchsias et d’hortensias. Nous apercevons une fontaine qui alimente un bassin parsemé de nénuphars entourée de massifs de rosiers buissons. Dans une fontaine est dressé un cheval avec de chaque côté deux hommes nus Castor et Polux, qui se tiennent la main au-dessus du cheval. Cette statue représente le peuple Sud Africain Anglais et Afrikaans qui se sont battus pendant la première guerre mondiale, il y a le même monument qui se trouve à Pretoria. Près de la galerie d’art qui se trouve dans le jardin de Jean Van Ree Becke est installée la statue du général Smuts, nous passons devant le musée Sud Africain pour sortir du jardin. Nous marchons dans le quartier des ambassades où de nombreux écoliers circulent afin de se rendre au jardin très prisé et d’une propreté exemplaire, nous rejoignons l’autocar qui doit nous conduire à la ferme des autruches. Nous sortons de la ville du Cap où sont installés de multiples sociétés industrielles, nous longeons une ligne de chemins de fer, sur une presqu’île sont construites de petites maisons. Nous dirigeons vers la région de Blueberg qui est entrain de se développer, beaucoup de jeunes couples viennent s’installer ici car c’est un endroit très calme et agréable mais moins cher que de l’autre côté de la ville du Cap en allant sur le petit port de pêcheurs de Hout Bay. Cette région bénéficie d’un vent très violent, c’est pour cela que le développement de la ville du Cap s’est plutôt effectué au sud qui est moins venté. Nous traversons une ville où la vie est moitié moins chère qu’au Cap dans tous les domaines. Les rues sont bordées de petites maisons avec des jardins très bien entretenus, des pauvres font les poubelles installées devant les habitations avant que les éboueurs passent. De nombreuses Africaines marchent sur le bord de la route avec d’énormes charges qu’elles ont récupérées et qu’elles amènent dans leurs bidonvilles. Nous passons devant une raffinerie, l’eucalyptus est toujours de mise, on aperçoit un homme à cheval, une piste où l’on pratique le sport automobile puis on commence à voir des sacs en plastique qui annoncent que nous approchons d’un township. Nous arrivons dans une région céréalière où les champs sont à perte de vue jusqu’aux collines, les exploitations agricoles s’étendent en moyenne sur 100 hectares où le maïs est le plus cultivé. Nous quittons la route principale pour traverser une forêt d’eucalyptus où des jeunes filles très dénudées et provocantes attendent les clients, ce n’est pas le bois de Vincennes ou le bois de Boulogne mais c’est le bois du Cap. Les filles proposent leur charme pour 20 à 50 Rands, par comparaison une heure de ménage rapporte 10 Rands ou 1 euro. Nous commençons à apercevoir le domaine qui élève les autruches avec toujours en toile de fond la montagne de la Table et la plaine inondée de champs de céréales. Nous arrivons à la ferme d’autruches où un guide va nous faire une visite guidée, nous sommes accueillis par le cri des paons, dans la cour sous un arbre est tombé un nid de tisserins que l’on nous fait toucher. Nous visitons le musée attenant à l’atelier où on travaille les peaux, la peau d’autruche en qualité arrive juste après la peau de crocodile. La peau d’autruche est parsemée de petits trous qui correspondent à l’emplacement des plumes que l’on coupe à l’aide de ciseaux très durs. Un cerveau d’autruche pèse 40 grammes, un œil 60 grammes, elles possèdent des oreilles, des narines et des ailes qui ne leur servent pas. Le mâle pèse 150 kilogrammes et la femelle 60 kilogrammes, pour pouvoir digérer, il faut leur donner 1 kilo et demi de cailloux par jour, elle a une très bonne vue qui peut porter à 3 kilomètres. Une autruche peut vivre 70 ans, elle court à 80 kilomètres heures, elle possède 2 orteils le plus gros pour l’équilibre et l’autre pour se défendre. On nous fait toucher un squelette et un oeuf qui pèse 1 kilo et demi. Les Africains du désert du Kalahari se nourrissent des œufs et la viande, se servent de la coquille comme récipients et s’habillent avec la peau et les plumes. L’autruche ne connaît pas son maître pour lui prendre son oeuf qu‘elle pond tous les 2 jours on doit attendre qu’elle s’éloigne. Nous continuons la visite dehors, dans la cour il y a des bougainvilliers on s’approche des autruches, il y a aussi des émeus des chevaux et des tortues, nous donnons à manger aux autruches du maïs en tendant notre main bien à plat puis certains du groupe monte sur le dos d’un mâle appelé Jean-Pierre. A midi nous mangeons au restaurant de la ferme des produits à base d’autruche, nous avons pris le café en terrasse sous un soleil radieux. . Ensuite, nous reprenons la route pour rejoindre l’aéroport du Cap, il y a beaucoup de petites maisons construites par le gouvernement et vendues aux personnes ayant de petits moyens entre 16 et 18 mille ronds par un prêt sans intérêt, normalement les intérêts pour acheter sont à 16%. En cas de divorce l’homme est obligé de prendre en charge une partie de l’éducation des enfants et on applique de plus en plus la garde alternée, en payant400 ronds on peut être divorcé à l’amiable dans le quart d’heure qui suit. Une femme de ménage qui gagne 10 rands de l’heure est très bien payée. Nous commençons à entrer dans la banlieue du Cap où se confondent les complexes industriels, les petits immeubles de 3 étages très mal entretenus, des townships et tout à coup par miracle au milieu de la misère un casino avec un superbe complexe hôtelier. Nous avons remercié notre chauffeur Mali et notre guide Laurence qui dès notre arrivée a tout compris de notre handicap, par ses descriptions du paysage et la connaissance de sa belle région elle nous a permis de découvrir la côte d’Azur Sud Africaine tout en nous expliquant le passé, le présent et l’avenir qui doit être l’espoir des jeunes générations. Nous aurions souhaité que Laurence nous accompagne tout au long de notre séjour mais comme elle a la passion de son métier, elle nous a confié que professionnellement elle ne connaissait pas assez le Nord de l’Afrique du Sud et que sa collaboration se terminait ici. Nous arrivons à l’aéroport, nous décollons à 16 heures, après deux heures de vol nous avons parcouru les 1800 kilomètres qui séparent la ville du Cap à Durban. Nous sommes accueillis par un bus de fortune avec une remorque pour transporter nos bagages à l’hôtel Tropicana qui est situé sur la plage qui se baigne dans l’océan Indien. En fait dans le bus se trouvait notre nouveau guide Edmond qui n’avait pas souhaité se présenter prétendant que le bus ne possédait pas de micro. Après notre installation dans nos chambres, le dîner à l’hôtel Edmond a daigné se présenter et nous a présenté le programme du lendemain en composant avec l’absence de micro dans le bus.